Il serait si facile de réduire les inégalités au moins dans les pays riches ! Il suffirait pour cela de prélever une petite fraction des revenus du décile le plus riche de la population pour le redistribuer d’une manière ou d’une autre au décile le plus pauvre. Cela améliorerait si bien la situation des plus défavorisés qu’ils se remettraient à consommer, relançant ainsi la machine économique. Des études américaines et canadiennes estiment que le bénéfice pourrait être pour la société trois ou quatre fois supérieur à la dépense.

Pour l’auteur, écrivain et universitaire, trop d’injustice finit par rendre caduques les notions de liberté et de fraternité. Qui n’a pas de moyens jouit d’une liberté toute théorique car, dans la pratique, il ne peut pas faire grand-chose, et ses maigres subsides au titre de la solidarité sont en grande partie prélevés sur le travail des personnes à peine mieux loties. La France est dans une situation sociale calamiteuse, qui grève lourdement toute possibilité de reprise économique. La concurrence entre les entreprises achève de se décliner en une concurrence des individus entre eux, qui en sont réduits à se battre pour un emploi où à s’éreinter au travail. Non seulement les principes sur lesquels est fondée notre République sont bafoués, mais la situation est au surplus absurde d’un strict point de vue financier, et dangereuse pour la démocratie, car elle favorise la montée de l’extrémisme.

Liberté ? Fraternité ? Inégalités !

Jean Rohou, éditions Dialogues, 284 pages, 19,90 euros.