Ancienne entreprise publique (dont l’État français détient encore aujourd’hui 36 % du capital), GDF Suez compte trois administrateurs salariés présentés par les syndicats. C’est moins que les six de l’époque de GDF, mais plus que ce que prévoit la loi. « La direction a voulu réduire encore le nombre d’administrateurs salariés, relate Yves Ledoux, coordinateur des fédérations CGT du groupe, mais je suis intervenu pour m’y opposer. » Contactée, la direction de GDF Suez n’a pas donné suite.

Selon Yves Ledoux, l’intérêt d’être représenté au conseil d’administration (CA) est de « faire entendre la voix des salariés sur la stratégie industrielle et financière et d’accéder à des informations de premier ordre afin d’expliquer la stratégie aux salariés ou de la combattre ».

Avec leurs trois voix sur les 18 que compte le conseil, les trois administrateurs salariés – un présenté par la CGT, un par la CFDT et un par la CFE-CGC – n’ont pas de pouvoir de décision. D’autant que « les documents nous sont parfois donnés le jour du CA, que les décisions ne sont jamais soumises au vote et que, lorsque le Pdg a besoin de tâter le terrain, il téléphone préalablement aux actionnaires qui comptent », explique le syndicaliste. Selon lui, le CA n’est donc qu’une chambre d’enregistrement.

Toutefois, il estime que, grâce à leurs administrateurs, les salariés disposent d’un pouvoir d’influence « sur le long terme ». « Nous avons dénoncé la déréglementation sur le stockage de gaz ; la direction commence maintenant à regarder ce dossier », illustre-t-il. Il a également dénoncé le rachat du producteur britannique d’électricité International Power, « qui plombe notre dette ». « Aujourd’hui, sur ce dossier, il y a deux camps au sein du CA », explique-t-il.

• Activité : énergies.

• Effectif : 138 000 salariés dans le monde.

• Chiffre d’affaires monde : 82 milliards d’euros en 2012.