En moyenne, 19 % des salariés français, espagnols, italiens, allemands et britanniques n’ont pas été formés par leur employeur au cours des trois dernières années. C’est ce que traduit une étude Cegos parue le 27 mars (Lire Entreprise & Carrières n° 1138). Mais la position des salariés français dans ce panel est spécifique et traduit un véritable dysfonctionnement sur l’accompagnement du processus de formation par les entreprises et les managers.

Premier point : ce n’est pas parce qu’on ne se forme pas qu’on n’a pas envie de se former ; 49 % des salariés français non formés auraient souhaité une formation en lien avec leur travail. C’est certes un taux moins important que la moyenne européenne (58 %), mais cela représente quand même la moitié des personnes considérées. Sont d’ailleurs particulièrement demandeurs de formation les salariés des entreprises de moins de 500 personnes, les plus bas niveaux de qualification et les moins de 35 ans. Deuxièmement : les salariés français plus que les autres (27 % contre 23 %) ont pourtant eu un entretien avec une personne de leur entreprise à propos de leur formation. Et, troisième constat, à nouveau les salariés français plus que les autres (19 % contre 13 % en moyenne européenne) ont essuyé des refus aux demandes de formation qu’ils ont effectuées.

D’où la conclusion de Cegos : « Les non-formés se sentent exclus d’emblée de l’accès à la formation », et les Français sont dans le pire des cas, car ce sont eux qui, le plus souvent, ne connaissent pas les raisons de ce refus de formation : 30 % contre 22 % en moyenne européenne !

À l’inverse, les salariés allemands savent beaucoup plus clairement identifier pourquoi ils ne font pas partie des personnes formées : 42 % d’entre eux le disent contre 26 % des Français. Ce qui ne signifie pourtant pas une absence de formation dans les entreprises concernées, puisque seuls 16 % des Allemands et 14 % des Français répondent qu’il n’y a « jamais de formation dans leur entreprise ».