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LE DÉSIR D’EXTERNALISATION DE LA FORMATION AUGMENTE

Actualités | publié le : 13.03.2012 | LAURENT GÉRARD

20 % des entreprises de plus de 250 salariés externalisent aujourd’hui la formation ou souhaitent le faire, contre 17 % en 2010, selon l’étude Demos.

Le désir d’externalisation de tout ou partie du processus de formation professionnelle augmente, selon une étude EOA-Demos Outsourcing* rendue publique le 8 mars. Externaliser est une décision qui émane d’abord du DRH (45 %), puis éventuellement du Pdg (27 %) et du directeur formation (27 %). Les principaux bénéfices attendus de l’externalisation sont toujours de « confier les tâches de back office et de se centraliser sur celles à valeur ajoutée » (60 %), de « bénéficier de conseils d’experts » (42 %), d’« améliorer la qualité » (38 %) et de « réduire les coûts » (38 %), mais ce dernier souhait est en chute de 15 points comparativement à 2010. Les facteurs déclenchants de l’externalisation sont le « besoin de création de valeur » (47 %), « une variation d’effectifs et les fluctuations de l’activité RH » (36 %), « la maturité des offres proposées par le marché » (32 %), « la complexification de la législation » (25 %)… Les critères de choix d’un prestataire d’externalisation sont, avant tout, « l’expertise globale du métier de la formation » (55 %), « la qualité des relations » (47 %), « la capacité à optimiser les budgets pédagogiques » (40 %)… Les points de vigilance du processus d’externalisation portent sur « la mise en place d’instances permettant de piloter le prestataire » et le fait de « conserver en interne les compétences nécessaires au pilotage ».

Reste que Français et Britanniques ne vivent pas du tout de la même manière ce processus d’externalisation. Tout diffère : les objectifs comme les freins.

Des priorités divergentes

Les priorités de l’externalisation sont toujours inverses de part et d’autre du Channel, sauf sur l’élaboration des documents légaux, où le niveau d’intention est similaire. Alors que les Français placent en tête l’externalisation de la gestion administrative, des inscriptions et de la logistique, le suivi et la subrogation des factures de fournisseurs de formation, les Britanniques mettent en avant celle de la construction pédagogique, le pilotage et le suivi des formations et la gestion des formations linguistiques. Le différentiel entre Français et Britanniques atteint un point culminant avec la construction pédagogique : 45 % d’intentions d’externalisation chez nos voisins, contre 10 % chez nous !

Création de valeur

« De longue date, la culture britannique privilégie l’externalisation dans tous les domaines, avec un argument de recherche de création de valeur : leur pratique est aujourd’hui d’une grande maturité, analyse Bénédicte Bailleul, de Demos Outsourcing. Ainsi, 72 % des Britanniques mettent l’idée de création de valeur parmi les facteurs déclenchants, contre seulement 38 % des Français. Le fait d’externaliser la totalité de la fonction formation chez un master vendor, qui peut être lui-même prestataire de formation, ne pose pas de problème de juge et partie en Grande-Bretagne, alors que ce n’est pas envisageable en France. Enfin, la question d’éventuels risques sociaux provoqués par un projet d’externalisation est mis en avant par 27 % des DRH et RF Français interrogés, alors qu’il n’est évoqué que par 10 % des Britanniques. »

* Étude réalisée auprès de 383 responsables formation, DRH, RRH… d’entreprises de plus de 250 salariés (dont 54 britanniques) menée du 12 décembre 2011 au 12 février 2012.

Auteur

  • LAURENT GÉRARD