logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actualités

« Les engagements RSE peinent à s’appuyer sur des objectifs précis »

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 20.09.2011 | CAROLINE FORNIELES

Image

« Les engagements RSE peinent à s’appuyer sur des objectifs précis »

Crédit photo CAROLINE FORNIELES

E & C : Lors du colloque CESE-OIT-Vigeo, qui a eu lieu le 15 septembre, vous avez présenté deux nouvelles études sur les performances des entreprises européennes cotées en matière de non-discrimination et de gestion responsable des restructurations. Quels sont leurs principaux enseignements ?

F. B. : Les scores obtenus par les entreprises sont inégaux et globalement limités. Les meilleures affichent cependant des performances élevées et exemplaires. S’il y a beaucoup d’engagements affichés, ils peinent encore à s’appuyer sur des objectifs précis ou des personnes et des structures chargées de les mettre en œuvre, dotées de fiches de mission et évaluées. Parmi les 539 entreprises notées sur la non-discrimination, c’est une société allemande d’électricité et gaz, E.ON, qui a démontré les pratiques les plus responsables, devant PSA Peugeot Citroën et Rhodia. Mais, en moyenne, ce sont les entreprises françaises qui arrivent en tête, devant les hollandaises et les allemandes. Elles respectent aussi mieux les principes de l’OIT dans leurs restructurations, Danone se classant en tête. C’est certainement lié au niveau d’exigence réglementaire mais aussi au rôle important des syndicats et autres parties prenantes.

E & C : Ces notations sont-elles de nature à modifier les comportements ?

F. B. : Nous avons été la première agence à mesurer, à l’attention des investisseurs, la réalité du respect des normes de l’OIT et des Nations unies en matière de non-discrimination, de respect des Droits de l’homme, d’engagement sociétal, de ressources humaines, ou de respect de l’environnement. Ces évaluations se font en toute indépendance car elles sont rémunérées par les fonds d’investissement et les gérants d’actifs. L’objectif est d’aider à identifier les risques sociaux, environnementaux et de gouvernance, dont l’information financière ne rend pas compte. À la suite de notre première étude, des investisseurs ont demandé certaines explications aux entreprises. Ils se sont parfois désengagés suite à nos alertes. Le sujet prend donc de l’ampleur. Les investissements responsables augmentent régulièrement. Mais certains gérants d’actifs voient encore le respect des Droits de l’homme ou l’amélioration des RH comme un coût. C’est donc bien un mouvement de longue haleine.

Auteur

  • CAROLINE FORNIELES