E & C : Le COE a adopté le 30 novembre un rapport sur l’illettrisme. Que préconise-t-il ?

M.-C. C.-G. : Que l’illettrisme devienne une grande cause nationale. Sur 3,1 millions de personnes illettrées en France, 57 % sont en emploi. Vaincre l’illettrisme, c’est la condition sine qua non de la sécurisation des parcours professionnels et une nécessité absolue pour notre économie. Or, les progrès accomplis sous l’impulsion de l’ANLCI (2) sont insuffisants : le nombre de salariés et de demandeurs d’emploi en situation d’illettrisme formés chaque année est toujours inférieur à celui des jeunes dans la même situation qui entrent sur le marché du travail.

E & C : Quelles actions le COE souhaite-t-il développer ?

M.-C. C.-G. : Dans les entreprises, les partenaires sociaux doivent se saisir de la question de l’identification des situations d’illettrisme et des moyens d’y remédier chaque fois qu’ils discutent de formation professionnelle ; les actions de lutte contre l’illettrisme devraient être présentées dans le bilan social de l’entreprise ; et employeurs, DRH et CHSCT doivent s’assurer que les consignes de sécurité écrites sont comprises de tous.

E & C : Des recommandations sont également faites à l’intention des Opca et des organismes de formation.

M.-C. C.-G. : En effet, les Opca devraient intervenir auprès de chaque employeur, afin de présenter les formations ad hoc et l’aider à construire un discours non stigmatisant. En lien avec l’ANLCI et avec le concours des financeurs, nous attendons de l’Etat qu’il élabore une grille commune d’évaluation des formations et impose à tous les organismes de formation de s’y conformer et de publier leurs résultats.