Les entreprises sont-elles friandes d’externalisation des fonctions RH, et plus précisément de la formation ? Pas tant que cela, comme le montre une étude Demos-European Outsourcing Association* rendue publique aujourd’hui : 67 % des entreprises externalisent de nombreuses fonctions (services généraux, facturation, informatique, logistique, accueil, reprographie, comptabilité, achats…).

Concernant les fonctions RH, l’externalisation de la gestion de la paie et des temps est déjà une réalité pour 34 % des entreprises, mais seules 17 % d’entre elles confient à l’externe la gestion de la formation.

Peu développé, ce type d’externalisation pourrait-il représenter un nouveau champ de développement d’activité pour les prestataires d’externalisation, dont Demos fait partie ? On pourrait le penser, puisque 69 % des entreprises questionnées estiment que la formation est « une fonction support comme une autre » et que seules 24 % d’entre elles la considèrent comme « une fonction stratégique ». Il semblerait logique de chercher à l’externaliser, puisque c’est justement ce type de fonction non stratégique qui l’est le plus souvent.

Mais, là encore, la réponse est mitigée : 27 % des entreprises interrogées « auraient des projets d’externalisation formation » ; et autant envisageraient d’externaliser la gestion de la paie ou celle du recrutement ; mais seules 5 % d’entre elles déclarent qu’« externaliser tout ou partie des processus RH est une priorité d’ordre stratégique et social ». Malgré l’argument de complexité du paysage de la formation professionnelle avancé par divers commentateurs, et qui pourrait justifier ce type d’externalisation, les entreprises ne se précipitent donc pas sur la formule.

Les priorités RH sont ailleurs : accompagner les managers (81 %), dynamiser le changement (66 %), assurer la paix sociale (47 %)… Et sur le strict champ de la formation, les priorités sont d’« assurer le développement des compétences » (73 %), d’« intervenir plus en amont dans la définition des besoins en développant l’ingénierie de formation » (54 %) et de « développer le e-learning » (30 %).

Comment expliquer ce faible appétit pour l’externalisation de la formation ? Peut-être par le fait que les services formation internes sont extrêmement réticents à ce genre de processus, de peur de disparaître. Par ailleurs, une partie de l’externalisation (gestion des contrats, aide au remplissage de la déclaration fiscale 2483…) est déjà opérée par les Opca.