E & C : L’Orse diffuse cette semaine auprès de ses adhérents une note précisant un point méconnu de la réforme des retraites. Quel est son objet ?

F. F. : L’article 100 de la loi du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites permet désormais, sous réserve qu’un accord d’entreprise ait été signé, la prise en charge par l’employeur des cotisations (part patronale et part salariale) relatives aux régimes de retraite complémentaire des salariés bénéficiant d’un congé parental, pour une durée maximale de six mois. Si le congé parental entrait déjà dans le calcul de la durée d’assurance nécessaire à la liquidation d’une retraite à taux plein, il n’en était pas de même pour les régimes de retraite complémentaire Agirc-Arrco pour l’acquisition de points. Dans un accord signé en 2009, la société Alstom Transport avait fait un pas en ce sens*. Ne manquait que la modification législative permettant d’exonérer des cotisations jusqu’à présent assimilées à un avantage en espèces. Notre observatoire, qui soutenait une telle mesure, a donc été entendu.

E & C : En quoi cette mesure est-elle une avancée sur le terrain de l’égalité professionnelle ?

F. F. : Le différentiel de retraite entre les hommes et les femmes s’explique par la différence de rémunération entre les sexes, mais également par les interruptions de carrière des femmes pour raisons familiales : 95 % des congés parentaux sont encore pris par les mères. Des études ont montré que les hommes se souciaient davantage que les femmes du montant de leur future pension.

On peut donc espérer qu’ayant désormais la certitude que l’interruption ne sera pas préjudiciable aux droits acquis au titre de leur retraite complémentaire, ils seront plus enclins à prendre un congé parental. Et, bien sûr, les femmes elles-mêmes verront leur pension de retraite améliorée.