Il y a un an, Simply market, enseigne de supermarchés du groupe Auchan, lançait un site inédit <www.mysimplymarket.fr>, donnant la parole aux 13 500 salariés répartis dans 300 magasins.

Alors que jusqu’ici l’information délivrée était plutôt descendante, la direction y a vu un moyen de fédérer et de fidéliser des salariés qui avaient vécu durant l’année 2009 un changement de nom (anciennement supermarchés Atac) et de concept de magasins, ainsi qu’une situation économique difficile.

Les collaborateurs peuvent s’y connecter de chez eux et échanger de façon totalement libre. « Nous avons voulu ouvrir un site avec des entrées par métier, proche des problématiques des magasins », explique Béatrice Javary, directrice de la communication. Des experts, spécialistes d’un sujet en interne, ont été désignés pour intervenir dans les communautés et sont identifiés en tant que tels.

« Les salariés peuvent s’exprimer par avatar, ce qui supprime la barrière hiérarchique », ajoute Philippe Grandel, DRH. Mais ils peuvent aussi décider de s’exprimer “à visage découvert”, en intégrant leur photo. La seule limite à la liberté d’expression est l’attaque personnelle.

« Il faut apprendre à laisser répondre la communauté, si l’expert répond trop vite, il clôt la discussion », analyse Philippe Grandel. Dans les échanges, les experts peuvent insérer un picto “bravo” signifiant que la réponse correspond à la politique de l’entreprise, ou “attention”, et en profiter pour rappeler le point de vue de l’enseigne. Les collaborateurs ont le moyen de voter sur des idées et de tourner des vidéos.

Aujourd’hui, 10 % des salariés utilisent le site régulièrement et la moitié se connectent de chez eux. Plus de 300 sujets de conversation et 2 000 réponses ont été répertoriés. Pour des salariés qui ont peu l’occasion de se voir, c’est un moyen de tisser des liens et d’échanger sur leurs métiers. Exemple : un magasin a construit un meuble pour mettre en valeur “l’affaire du jour” au rayon fruits et légumes, une photo a été mise en ligne sur le site, les autres magasins ont réagi, et l’expert national s’est déplacé pour étudier l’idée de plus près. Résultat : le mobilier a été démultiplié.

V. L.