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Concertation vie au travail : les syndicats veulent fixer le cadre

Dialogue social | publié le : 03.05.2023 | Benjamin d'Alguerre

FRANCE-POLITICS-GOVERNMENT-PRESSER

Concertation sur la vie au travail : les syndicats veulent reprendre la main

Crédit photo Bertrand GUAY / AFP

Matignon doit, ces prochains jours, inviter les partenaires sociaux à une nouvelle série de concertations sur le travail. Forts de la mobilisation réussie contre la réforme des retraites, les syndicats entendent imposer leurs conditions… et leurs sujets de débat.

La chaise ne sera pas vide. Malgré le bras de fer qui oppose le Gouvernement et les syndicats de salariés autour de la réforme des retraites, ceux-ci ne boycotteront pas le futur cycle de concertations sur le pacte de la vie au travail auquel Matignon devrait très prochainement les convier. Même la CGT, qui avait un temps hésité à se joindre à la mise en place de l’agenda social des prochains mois, sera finalement de la partie.

Pour autant, les représentants des salariés n’entendent pas venir jouer les utilités. Le souvenir – récent – des concertations menées à la va-vite en amont de la réforme des retraites, a laissé des marques. « Le Gouvernement doit nous proposer une nouvelle méthode de concertation », prévient Cyril Chabanier, leader de la CFTC. Rassérénée par un mouvement social anti-réforme des retraites qui n’a pas faibli dans la rue – les dernières manifestations du 1er mai ayant rassemblé 2,3 millions de manifestants selon les organisations syndicales et un peu moins de 700 000 selon la police –, l’intersyndicale entend non seulement donner de la voix… mais aussi tenir le stylo. Non seulement sur le choix des thèmes à aborder – salaires, conditions de travail, lutte contre la pénibilité et les inégalités hommes-femmes figurent déjà au menu –, mais également sur l’organisation des débats. Elle privilégie, par exemple, les réunions multilatérales où toutes les organisations sont assises autour de la table plutôt que les traditionnelles bilatérales au cours desquelles les délégations syndicales s’entretiennent en tête à tête avec les représentants de l’exécutif.

Et pour ne pas faire retomber la pression, l’intersyndicale a choisi d’appeler à une nouvelle journée de mobilisation le 6 juin, soit deux jours avant l’examen d’un projet de loi porté par le groupe Liot au Palais-Bourbon proposant l’abrogation pure et simple de la retraite à 64 ans. Dans ces conditions de rééquilibrage des forces, la CFDT n’exclut pas une remise à plat des ordonnances Travail de 2017, qui viendrait renforcer le pouvoir écorné des IRP dans les entreprises.

Du côté du patronat, on joue l’apaisement, sans accepter pour autant de se retrouver cornérisé au profit d’un seul dialogue entre l’exécutif et les syndicats. « Nous serons très attentifs à ce que le futur agenda qui sortira de la concertation n’efface pas l’agenda social autonome des partenaires sociaux », avertit le Medef.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre