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CGPME et Medef se disputent les PME

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 21.09.2015 | Manuel Jardinaud

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En pleine guerre de représentativité, les deux organisations font feu de tout bois pour séduire les petits patrons. Sans se faire de cadeaux.

Elles sont l’objet de toutes les attentions. Chouchoutées, flattées, cajolées. Elles? Les petites et moyennes entreprises, ces fameuses TPE et PME, qui emploient moins de 250 salariés et composent 92% du tissu économique français. Et même 99% en comptabilisant les micro-entreprises. Les organisations patronales ne s’y trompent pas, qui les ont placées au cœur de leur stratégie de commu­nication et de revendication. Si la CGPME est naturellement légitime sur le terrain des « petits patrons », le Medef en a aussi fait son cheval de bataille. Avec le secret espoir de casser, enfin, cette image de porte-voix des seuls groupes du CAC 40 qui lui colle à la peau.

La stratégie est pertinente, selon Michel Offerlé, professeur à l’école normale supérieure et auteur de l’ouvrage Les Patrons des patrons (Odile Jacob, 2013): «Du point de vue démographique, le Medef est bien une organisation de PME. Celles-ci composent 95% de ses entreprises adhérentes via les branches», assure ce grand spécialiste du monde patronal. Pierre Gattaz, président du Medef depuis le départ de Laurence Parisot en juillet 2013, en a fait son leitmotiv.

Creusant le sillon déjà tracé par son prédécesseur –«la PME attitude», c’était elle–, le président du directoire de Radiall ne jure que par la petite entreprise, porte-étendard de la France qui se bat, prend des risques et croule sous les charges. «Les patrons de PME-TPE gueulent, et je gueule avec eux», lâche-t-il. Le locataire de l’avenue de Bosquet ne manque pas de rappeler qu’il est à la tête d’une entreprise familiale, fondée en 1952 par son père, et désormais leader de la connectique high-tech.
Face à lui, le quinqua François Asselin, élu en janvier à la tête de la surannée CGPME, tente de relancer la machine à adhésions.

Patron d’une entreprise de restauration de monuments historiques (150 salariés) rachetée à son père, il doit forcer sa nature réservée pour convaincre qu’il incarne bien l’employeur de PME-TPE. «Ce n’est pas un combat des petits contre les grands. Mais une lutte pour des logiques économiques différentes. Ma base, elle, est homogène», assène-t-il. Des mots choisis pour un contexte précis. À l’horizon se profile la mesure de la représentativité patronale : l’année 2015 doit servir de période de référence pour établir le poids des uns et des autres sur les territoires, dans les branches et au niveau national. Un enjeu crucial.

Auteur

  • Manuel Jardinaud