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La crise sanitaire accélère l'adoption d'une raison d'être au sein du CAC 40

ISRH | RSE | publié le : 06.07.2020 | Lys Zohin

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Crédit photo MclittleStock - stock.adobe.com

L'actualisation récente de l'étude de l'agence de communication Comfluence (datant de mars 2020) sur l'appropriation de la raison d'être par les entreprises du CAC 40, révèle combien la crise sanitaire a été un accélérateur dans la prise de conscience des entreprises cotées. En effet, alors que la moitié d'entre elles s'étaient dotées d'une raison d'être avant la crise, elles sont 75% aujourd'hui – même si, et c'est également à noter, huit d'entre elles avaient affirmé leur raison d'être avant même le rapport Notat-Sénard et la loi Pacte (Air Liquide, Dassault, Michelin, Pernod-Ricard, Peugeot, Publicis, Sodexo, TechniPFM).

Autre enseignement de cette actualisation, les façons d'exprimer les raisons d'être évoluent. Si le concept « durable » arrive toujours en tête (+8,2 points depuis mars 2020) et, à ce titre, s'inscrit, selon les commentaires de l'étude « comme contrepoids au court-termisme d'un actionnariat financier », la « confiance » prend de l'importance (+5,1 points depuis mars). Cette montée en puissance de la « confiance » s'explique sans doute par l'ambition de contrer « la défiance très forte dans l'opinion envers les grandes entreprises », estime l'étude. Enfin, les entreprises du CAC 40 qui ont formulé une raison d'être en sortie de crise sanitaire la centrent moins sur la dimension client, qui recule (-8 points depuis mars).

Toujours est-il que la raison d'être s'affirme comme un outil d'aide à la gouvernance en sortie de crise, indique également Comfluence. Mais « à vouloir se donner trop de missions et trop de sens, l'entreprise prend le risque de s'exposer excessivement », prévient l'enquête: « La raison d'être doit être légitimée par la prise en compte d'un contexte plus large, qui tienne compte des externalités négatives (…) dans le but d'apporter des réponses responsables et durables à des défis sociétaux ». Enfin, l'inscription de la raison d'être dans les statuts est une étape vers la société à mission, grâce à l'assignation d'objectifs sociaux et environnementaux contraignants. Autant dire que l'adoption d'une raison d'être « est un mouvement de fond, même si l'on constate des différences d'intensité dans l'expression des projets, souligne Vincent Lamkin, directeur associé et fondateur de Comfluence. En tant que démarche, la raison d'être des grandes entreprises doit être comprise comme un engagement politique, au sens le plus noble : elle révèle le rôle croissant qu'elles jouent et qu'elles aspirent à jouer dans la vie de la Cité. En cela, il faut sortir d'une lecture opportuniste et réductrice de la raison d'être : elle tend à définir, si j'ose dire, une extension du domaine de la lutte ».

Auteur

  • Lys Zohin