La pénibilité des métiers n’a pas le même sens selon les pays d’Europe, ce qui aboutit à des systèmes de retraites anticipées très variés. Le Centre d’étude de l’emploi et du travail a tenté une comparaison, en date du 30 mars 2023. La définition légale retenue en France est une exposition à l'un des dix « facteurs de risques professionnels » (circulaire Cnav n° 2012-63) : travail de nuit, travail en équipes alternantes avec horaires de nuit, travail en milieu hyperbare, bruit, températures extrêmes, agents chimiques dangereux, manutentions manuelles de charges lourdes, travail répétitif, postures pénibles, vibrations. Dans les pays étudiés, le travail de nuit est le plus cité, mais ses combinaisons avec d’autres critères de pénibilité varient selon les pays : « travail sous terre » en Italie, « travail lourd de nuit » en Finlande. Les contraintes physiques sont aussi diversement mesurées : l’Autriche et la Pologne utilisent un indicateur d’énergie dépensée en kilojoule ou en kilocalorie. En complément de ces facteurs, elles ont également dressé une liste très détaillée de métiers pénibles, quand la France se limite à des métiers de la fonction publique. Plusieurs leviers permettent de restreindre le nombre de départs en retraite anticipée, notamment la durée d’exposition, qui reste néanmoins difficile à comparer : 17 années en France sur toute la carrière, contre 7 années en Italie sur les 10 dernières années. Dans la plupart des pays, le nombre de départs anticipés en retraite demeure ainsi très faible, excepté en Autriche, où cette part représente 8 % des départs annuels.