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L’intrapreneuriat pour booster l'innovation

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 25.03.2016 | Chloé Joudrier

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L’intrapreneuriat convainc de plus en plus de salariés. Pour changer le rapport traditionnel à l’entreprise, des organismes de formation tentent d’inculquer cette culture aux salariés et aux dirigeants.      

Etienne Thouvenot a sauté le pas. Cet expert métier production travaille chez Seb depuis 16 ans. Après avoir occupé 8 postes chez le leader mondial du petit électroménager, l’envie d’entreprendre s’est faite ressentir. «  J’ai proposé 4 projets au directeur du développement durable du groupe. Il m’a expliqué ceux qui étaient faisables ou non ». Après 4 mois, Seb a accepté de financer une formation à l'intrapreneur. En naîtront Les Petites cantines, un réseau de table de quartiers solidaires qui a vocation à développer le lien social entre voisins.

Accompagner et aider au développement d’un projet en interne serait la nouvelle tendance en cours au sein des organisations. « Les employeurs doivent travailler sur leur culture intrapreneuriale pour stimuler leurs salariés. L’entreprise de demain se doit d’avoir dans son ADN l’intrapreneuriat », souligne Claire Glemau de The Boson Project qui propose une formation ad hoc. Plusieurs organismes ont investi le créneau. 1.2.3 Consulting, Corporate for change ou des grandes écoles comme l’EM Lyon forment à l’intrapreneuriat.

Travailler la posture

Car concilier son job et son projet d'entrepreneur n'est pas chose facile. Si le projet est accepté, c'est ensuite à l'intrapreneur de gérer lui-même son planning. Etienne Thouvenot en a fait l'expérience : "Le temps que je consacre aux Petites cantines, soit une journée par semaine, est du temps personnel. Mais je me suis entouré d'une bonne équipe qui suit".

Et pour s’y former, chacun sa méthode. Chez Corporate for change, on commence par « des méthodologies pour tester et prototyper les projets. Nous travaillons aussi sur la posture de l’individu via des pitch par exemple. L'apprenant doit trouver du sens à ce qu’il fait », explique Alexandre Chervet, l’un des cofondateurs. Pendant 6 mois, les intrapreneurs de Corporate for change travaillent sur leur posture, leur projet et bien sûr l’adéquation entre les deux. Ils sont aussi parrainés par un mentor qui les suit du début à la fin.

Créer une synergie

D’autres privilégient des formations courtes pour permettre à ces nouveaux changemakers, ou acteurs du changement, d’être opérationnels rapidement. C’est le cas d’1.2.3. Consulting qui forme sur deux journées et demi des salariés ou des managers et DRH qui voudraient amener cette culture dans leur entreprise. « On insiste sur le côté organisationnel et on analyse aussi beaucoup leur environnement et comment ils vont pouvoir formaliser leur projet », explique Marcel Cakpo, l’un des fondateurs.

Cet appel à l’innovation peut lui apporter de nombreux avantages à l’entreprise: une nouvelle source de revenu, une amélioration de l’image de marque, par exemple. « Cela permet aussi de créer une synergie au sein même de l’entreprise. On peut être en lien avec des services avec lesquels on n’a pas l’habitude de travailler », constate Marcel Cakpo.

Un décloisonnement qu'il n'est pas toujours facile d'organiser dans l'entreprise. C'est aussi pour le corporate intrapreneur une façon de gagner en crédibilité. Les petites cantines ont eu droit à un stand chez Seb pour présenter le projet à toute l’entreprise. « Mes collègues perçoivent désormais ma sensibilité sociale », constate Etienne Thouvenot qui jouit désormais d'une vraie reconnaissance interne.

Auteur

  • Chloé Joudrier