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La direction de l'Afpa s'engage à plaider à Bercy pour une augmentation générale des salaires

Organismes de formation | publié le : 23.09.2020 | Benjamin d'Alguerre

Une augmentation de 70 euros par mois pour les salariés de l’Afpa après dix ans de gel des rémunérations ? La revendication est « légitime » et « entendable », selon Pascale d’Artois, directrice générale de l’Agence pour la formation des adultes. Le 22 septembre dernier, à la suite d’une réunion exceptionnelle avec les représentants de l’Intersyndicale de l’opérateur (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO), elle s’est engagée à rencontrer les ministères de tutelle de l’Agence (Bercy et le ministère du Travail) pour porter les revendications des salariés… et débloquer les 4,6 millions d’euros annuels nécessaires à cette hausse des rémunérations.

Pourtant, la situation était mal partie. L’ultime séance des négociations annuelles obligatoires (NAO) qui s’est tenue lundi 21 au soir s’était achevée sur un refus de la direction d’accorder ces 70 euros mensuels, assortie d'une promesse incertaine d’étudier la question dans un avenir incertain une fois l’excédent brut d’exploitation (EBE) de l’Agence revenu dans le positif. Irrecevable aux yeux des syndicats puisqu’avec 500 millions de dettes cumulées et l’épée de Damoclès d’une possible indemnisation aux prud’hommes des quelque 1500 salariés licenciés dans le cadre d’un PSE finalement retoqué en juillet dernier par le tribunal administratif de Montreuil alors que les départs des salariés concernés avaient déjà eu lieu (voir Entreprise & Carrières n° 1494), le retour des comptes de l’Afpa dans le vert à court ou à moyen terme devient une perspective de plus en plus éloignée. « La corrélation entre EBE positif et augmentation des salaires, on l’entendait déjà en 2013 à l’époque de la présidence d’Yves Barou », grogne-t-on côté syndicat.

Il aura fallu une occupation sauvage du siège de l’Afpa à Montreuil le 21 septembre au soir et une intense campagne d'e-mailings des salariés le lendemain pour que la direction reconnaisse la légitimité de cette demande d’augmentation salariale. « Les salariés de l’Afpa ont besoin d’un signe de reconnaissance. L’Afpa a été mobilisée sur le plan 500 000 lors du précédent quinquennat. L’Afpa a été mobilisée pendant la crise sanitaire. L’Afpa a accepté d’offrir son ingénierie sur ordre du ministère du Travail aux organismes de formation privés pendant le confinement. L’Afpa a ouvert ses centres aux SDF et aux femmes battues durant la même période. L’Afpa s’apprête à recevoir 30 000 jeunes déscolarisés en 2021 et 45 000 en 2022 dans le cadre de l’opération « promotion 16-18 ». Les salariés de l’Afpa ne sont pas responsables d’un PSE mal conçu qui risque encore de plomber les comptes, mais ils ont besoin de ce geste symbolique montrant leur utilité sociale après tous les efforts accomplis », souligne André Thomas, président de la CFE-CGC Afpa, le principal syndicat de l’Agence. À voir si Bercy et le ministère du Travail entendront le message.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre