L’Afpa retrouverait-elle des couleurs sur le plan financier ? L’Agence pour la formation professionnelle des adultes, en déficit depuis bientôt dix ans, est à deux doigts de voir son excédent brut d’exploitation (EBE) repasser dans le vert. C’est ce qu’affirmait sa directrice générale, Pascale d’Artois, dans les colonnes du Figaro le 17 septembre dernier. « C’est globalement vrai, mais c’est surtout la conséquence du plan de départs volontaires de l’an dernier et des compressions de charge », explique André Thomas, président du syndicat CFE-CGC de l’Afpa. L’an passé près de 1.554 salariés ont été concernés par ce plan de départ destiné à soulager la trésorerie de l’opérateur.

Problème, ce retour à meilleure fortune de l’Afpa fait grincer des dents car les fruits de cette croissance annoncée sont loin d’avoir été partagés équitablement. Si, à la suite des NAO 2020, l’ensemble des salariés ont pu bénéficier d’une prime annuelle de 400 euros, le bilan social de l’EPIC présenté début septembre 2021 révèle l’existence d’une enveloppe d’augmentation de près de 400.000 euros, réservée à… une cinquantaine de personnes appartenant tous au management stratégique de l’Agence.

Moyenne des augmentations : un peu plus de 600 euros par mois sur treize mois pour des hauts cadres comptant déjà parmi les salaires les plus élevés de l’entreprise. Une initiative que la DRH explique, selon nos informations, par l’obligation d’ « attirer des talents » au sein de l’Agence. Mais le symbole passe mal alors que les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont débuté mi-septembre et qu’à ce stade, la direction ne s’est engagée verbalement que sur des augmentations salariales de 1 %...