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Il n’y a pas que le salaire qui compte

Entreprise & Carrières | Salaires | publié le : 21.08.2017 | Hélène Truffaut

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Le manque de reconnaissance, dont font état de nombreuses enquêtes, inquiète certains DRH qui se demandent comment répondre à cette attente très particulière des salariés.  

L’engagement est une problématique montante dans les comités de direction. Mais c’est un champ d’investigation délicat pour les DRH : quel angle d’attaque ? Plusieurs études récentes menées auprès de salariés, dont la fameuse enquête “Parlons travail” de la CFDT, publiée le 16 mars dernier (lire Entreprise & Carrières n° 1329 et encadré ci-contre), pointent un sentiment marqué de manque de reconnaissance. Ressenti qui va bien au-delà de toute considération financière.

Donner plus de sens au travail
À l’heure où les budgets NAO se resserrent, avec des augmentations individuelles de plus en plus sélectives, certaines entreprises étendent d’ailleurs leurs négociations à des mesures favorisant le bien-être au travail. « On est sur le concept d’Employee Value Proposition (EVP), c’est-à-dire la proposition de valeur faite aux collaborateurs qui permet, à travers différents dispositifs RH, de donner plus de sens à leur travail », expliquait Bruno Rocquemont, directeur du département gestion des talents de Mercer France, à l’occasion de la publication de l’enquête NAO du cabinet, en juin dernier (lire Entreprise & Carrières n° 1340).

Un élément de performance
Les spécialistes de ces sujets en sont convaincus : la reconnaissance devient une préoccupation de premier plan pour les employeurs. « On sent une volonté de s’engager dans cette voie, c’est incontestable », soutient Christophe Laval, président du cabinet VPHR (Vision Performance Humain Reconnaissance). Pourquoi ? « Parce que c’est une composante essentielle de la qualité de vie au travail (QVT) et un élément d’efficacité et de performance durable, dont on peut mesurer l’impact économique. » Un gain, par exemple, estimé à 2 millions d’euros en termes de réduction de l’absentéisme et du turn­over pour le CHU de Dijon qui, en 2011, avait enclenché un programme de reconnaissance au travail avec l’appui du cabinet.

Garder des collaborateurs motivés
« La reconnaissance est une réelle préoccupation de nos clients. Ce point est systématiquement abordé dans nos enquêtes d’engagement, qui concernent 10 millions de salariés dans le monde, appuie Laurent Termignon, directeur de l’activité talent & rewards en France de Willis Towers Watson. Les entreprises cherchent à connaître la perception des salariés, à repérer les bonnes pratiques, les différences entre entités. Et veulent s’assurer que les managers restent vigilants à l’égard de cette question. » L’objectif étant de garder des collaborateurs motivés dans des organisations de plus en plus changeantes, complexes et internationales. Des collaborateurs qui, ajoute-t-il, « sont aussi plus exigeants ».

Effet générationnel
Pour Christophe Laval, il ne s’agit pas d’une question d’âge, le besoin de reconnaissance ne touchant pas plus les jeunes que les seniors. Il reconnaît toutefois un effet générationnel quant à la façon de la témoigner : « Les baby-boomers attendent plutôt une reconnaissance descendante, émanant de la hiérarchie. Les jeunes veulent être reconnus par leurs collègues. C’est une reconnaissance transverse, collective, qui s’exprime d’ailleurs à travers les réseaux sociaux. »

Auteur

  • Hélène Truffaut