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Coup de froid sur les prévisions d’emploi au premier trimestre 2024

Marché de l'emploi | publié le : 10.01.2024 | Benjamin d'Alguerre

Coup de froid sur les prévisions d’emploi au premier trimestre 2024

Coup de froid sur les prévisions d’emploi au premier trimestre 2024.

Crédit photo dusanpetkovic1/Adobe stock

Le prévisionnel net des créations d'emploi est en recul au premier trimestre 2024. Si, en 2023, plus de 40 % des entreprises prévoyaient d'embaucher, seules 32 % affichent leurs intentions de recrutement pour les prochains mois. 

Ce n'est peut-être pas la nouvelle qu'attendait le nouveau Premier ministre en prenant ses fonctions. Au premier trimestre 2024, les entreprises se préparent à des recrutements moindres qu'en 2023. Toutefois, si les intentions d'embauche sont en recul, elles n'en sont pas pour autant au point mort, ni même en recul, indique le baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi pour le premier trimestre 2024.

Ainsi, 32 % des employeurs prévoient bien de recruter et accroître leurs effectifs au premier trimestre 2024. Si ce chiffre demeure dans le vert, il est tout de même en recul par rapport à l’année écoulée, où ils étaient respectivement 41 % au premier semestre et 42 % au quatrième. Dans le même temps, 13 % des entreprises interrogées anticipent une réduction des effectifs, soit une proportion presque égale à celle du dernier trimestre 2023 (14 %).

Au total, avec une croissance de 19 % entre janvier et mars, les prévisions nettes d’emplois – en clair : d’augmentation des effectifs desquelles on retranche les suppressions de postes – sont inférieures de 9 points par rapport au dernier trimestre 2023 et en recul de 8 points en comparaison avec la même période l’an passé. Avec une conséquence : un rééquilibrage des forces entre candidats et recruteurs au profit de ces derniers. Qui, après deux années post-Covid à avoir ouvert en grand les vannes du recrutement pour cause de pénurie de compétences, pourraient bien y voir l’occasion de revoir leurs exigences à la hausse en matière de contenu des CV.

Baisse de l'inflation et « effet JO »

Cependant, certains secteurs devraient continuer à recruter fortement au cours de l’année. À l’image des technologies de l’information (prévisions nettes d’emploi : + 30 %), la communication et les services (+ 30 %), l’énergie (+ 24 %), les transports, la logistique et l’automobile (+ 23 %). Sans compter les pics d’emplois attendus à l’occasion des JO de Paris qui pourraient, en outre, bénéficier d’un arrêt de l’inflation. Paradoxalement, toutefois, ce n’est pas l’Île-de-France qui pourrait être la région la plus porteuse en matière de prévisions nettes d’emplois, mais Auvergne-Rhône-Alpes (+ 28 %) à égalité avec PACA (+ 28 % également), talonnées par la Nouvelle-Aquitaine (+ 26 %). Ailleurs, les prévisions sont moins optimistes, puisqu'elles ne sont que + 16 % en Occitanie, + 15% en Bourgogne-Franche-Comté, + 11% en Normandie et de… 0 % en Bretagne, où les entreprises annoncent autant d’intentions d’embauche que de destructions de postes…

Le rééquilibrage concerne également la taille des entreprises. Alors que les créations d’emplois étaient principalement portées par les grandes entreprises (250-999 salariés) l’an passé, celles-ci reculent d’un cran au profit des très grandes entreprises (plus de 1 000 salariés). En effet, si ces dernières affichent un prévisionnel net d’emploi de + 41 %, il n’est que de + 32 % dans les premières. Les entreprises moyennes (50-249 salariés) arrivent loin derrière (+ 15 %), suivies par les petites entreprises (10-49 salariés, + 12 %) et les TPE (+ 10 %).

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre