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La communication interne traverse une passe difficile

Entreprise & Carrières, 25/08/2009 | Management RH | publié le : 28.08.2009 |

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Alors que l’Association française de communication interne (Afci) fête ses 20 ans, la crise n’a jamais autant entamé la légitimité des dirigeants,
voire celle de l’entreprise. Un cap difficile pour la com'interne.

 

Le printemps et l’été ont été riches en études sur la communication interne. Ainsi, celle réalisée par l’Afci-ANDRH-Inergie Opinion pour les 20 ans de l’Association française de communication interne (Afci) assure que « la mission de communication interne demeure insuffisamment assortie d’objectifs et d’évaluation, ce qui n’incite pas les managers à s’investir dans des actions sur lesquelles ils n’auront que peu de reconnaissance ».
De son côté, l’enquête de lInstitut de la qualité de l’expression constate que « le lexique de la communication et des ressources humaines tend à s’affadir et à se dépersonnaliser ». Enfin, le travail de l’Edhec Research Centre affirme que les salariés ne témoignent pas d’une confiance inébranlable dans la légitimité des dirigeants d’entreprise, et souhaitent un plus fort encadrement de leur rémunération par la puissance publique. Autant d’affirmations ne pouvant que miner le moral des acteurs de la communication interne.

 

Qualité des relations au sein des entreprises

Malgré tout, l’Afci ne compte pas baisser les bras, et sa présidente, Valérie Perruchot Garcia (par ailleurs directrice de la communication interne du groupe AXA), assure que « à l’Afci, nous défendons la vision d’une communication visant à développer la qualité des relations au sein des entreprises. Et la crise montre que c’est bien cette logique relationnelle qui permet à une organisation de passer ce cap difficile. L’adhésion des collaborateurs à une stratégie, leur capacité à se l’approprier et à nouer des coopérations pour contribuer à sa mise en œuvre, sont bien les meilleurs atouts d’une entreprise aujourd’hui ».
Une autre étude, celle du cabinet de recrutement international Robert Half *, vient, hélas, assombrir encore le tableau, car elle avance une surprenante spécificité française : nos managers seraient ceux qui, au monde, croient le moins à l’intérêt ou à la possibilité d’une « communication interne ouverte et honnête » pour améliorer le moral des salariés ! 5 687 managers de 20 pays ont été interrogés par ce cabinet, en février et mars derniers, sur ce qui peut améliorer le moral des salariés.
Unanimement, une “communication ouverte et honnête” arrive en première position avec 43 % des réponses. Les plus croyants sont le Luxembourg (59 %), l’Irlande (57 %), Dubaï (54 %), la Suisse (53 %), les Etats-Unis, les Pays-Bas, l’Autriche (50 %). Les managers français placent certes cette réponse en première position, mais avec un score de seulement 24 % ! Seuls ceux de Hongkong y croient encore moins, avec un maigre 18 %.

 

Primes pour prestations exceptionnelles

Pour motiver leurs salariés, les managers français souhaitent des primes pour prestations exceptionnelles (17 %, contre 12 % en moyenne mondiale ; seule la République tchèque est plus exigeante, avec 33 % d’attente), des récompenses comme des chèques-cadeaux, des bons d’achat… (15 %, c’est le taux maximal, contre 9 % en moyenne mondiale) et la mise en place de programmes de motivation (11 %, contre 7 % en moyenne mondiale ; seul le Brésil attend plus, avec 18 %).
Les managers français sont strictement dans la moyenne mondiale en ce qui concerne l’organisation des charges de travail (13 % des réponses), mais si ce point est le deuxième dans l’ordre mondial, il n’est que le 4e dans l’esprit des managers français ! Effets passagers de la crise ? Doute fondamental sur la capacité des entreprises à être ouvertes et honnêtes vis-à-vis de leurs salariés ?

 

Un peu d’humour dans le monde du travail

Si c’est perdu d’avance, reste la possibilité d’en rire. Car Marco Sampietro, professeur à l’université italienne Bocconi, à Milan, assure des bienfaits de l’humour dans le monde du travail : « L’humour a un apport positif. Parmi les effets les plus positifs, on trouve l’affirmation d’un leadership et l’amélioration du moral de l’équipe. Les personnes ont le sentiment que l’humour est un support plutôt qu’un obstacle à la performance d’équipe. C’est un point important à souligner auprès de managers qui, souvent, ont plutôt tendance à le brimer. »

 

Laurent Gérard

 

* Enquête auprès de 5 600 directeurs des ressources humaines et directeurs financiers en Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Espagne, France, Irlande, Italie, Nouvelle-Zélande, République tchèque, Suisse, ainsi qu’au Japon, au Luxembourg, au Royaume-Uni, au Brésil, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, à Dubaï, à Singapour et à Hongkong.