À 44 ans, l’ancien délégué général du Syntec succède à Henry Halna du Fretay à la tête de la fédération des artisans du bâtiment dans un contexte marqué par la crise du logement. 

Changement de tête et de génération au secrétariat général de la Capeb. Matthieu Rosy prendra le 2 février prochain le poste de secrétaire général de la Capeb, la fédération patronale des artisans du bâtiment qui constitue l’un des quatre piliers de l’U2P, l’Union des entreprises de proximité qui regroupe les employeurs de l’artisanat et des professions libérales. Il y succédera à Henry Halna du Fretay, qui occupait la fonction de secrétaire général de l’organisation patronale depuis 2014, après en avoir été secrétaire général adjoint, puis secrétaire général délégué.

La nomination de ce diplômé de la London School of Economics and Political Sciences (2003) et de Sciences Po Paris de 44 ans survient dans un contexte difficile pour les artisans du bâtiment, marqué par une crise du logement persistante qui se traduit à la fois par une baisse du volume de construction de logements neufs (- 3 % au dernier trimestre 2023 selon la dernière note de conjoncture de la Capeb) et un recul du nombre d’autorisations de mise en chantier. Une situation que le conseil national de refondation qualifiait de « bombe économique, sociale et sociétale » dans un rapport sur le logement rendu en juin dernier.

L'agenda est d’ores et déjà bien chargé pour ce spécialiste du pilotage d’organisations patronales – il fut même le président du Cedap, le réseau des directeurs d’associations professionnelles entre 2018 et 2021 – qui a fait ses premières armes comme secrétaire général du syndicat de la bijouterie (2007-2011) avant de prendre, entre 2012 et 2018, la direction générale de l’Union nationale des métiers de l’évènementiel, une organisation regroupant 400 entreprises adhérentes. Il présidera même un an durant  (2011-2012) « LéCOLE » (aujourd’hui, Institut supérieur de l’événement), un institut créé et administré par la branche pour former les chefs de projets et managers du secteur.

Mais c’est surtout à la Fédération Syntec, chapeautant quelque 3 000 entreprises employeuses des secteurs du conseil, de l’ingénierie, du numérique et de la formation professionnelle, que Matthieu Rosy va déployer son savoir-faire en matière de relations sociales. En appui des partenaires sociaux, il sera, entre 2018 et 2023, l’une des chevilles ouvrières d’une activité conventionnelle intense marquée notamment par la négociation et la signature de nouveaux accords en matière de formation, relèvement des salaires minimaux, instauration de l’activité partielle en période Covid et, surtout, ce gros morceau que fut la modernisation de la convention collective nationale de la branche.