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Les arrêts de travail en hausse de 36 % depuis cinq ans

Santé au travail | publié le : 29.06.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Alors que recruter relève de plus en plus souvent de la chance, garder ses effectifs au complet va aussi devenir de plus en plus difficile. En cinq ans, les arrêts de travail ont en effet augmenté de 36,66 %. C’est le constat que dresse la quatrième édition annuelle de l’étude menée par Willis Towers Watson (WTW). Basée sur des données recueillies auprès de 340 000 salariés employés dans 650 entreprises durant cinq ans et une enquête menée en début d’année auprès de plus 1 000 salariés, l’étude note aussi une progression notable de 15 % des arrêts de travail entre 2019 et 2021. Le léger fléchissement observé entre 2020 (5,4 %) et 2021 (4,62 %) ne doit donc pas masquer la tendance de fond, clairement orientée à la hausse. L’étude note en effet que le dispositif d’indemnisation des arrêts obligatoires, mis en place durant la crise sanitaire et ayant pour motif des enfants non scolarisés ou la prise en charge de personnes vulnérables, avait favorisé une forte croissance des arrêts (+ 25 % en 2020). Quel est le coût de cette situation pour les entreprises ? Les auteurs de l’étude estiment que pour une entreprise de 1 000 salariés dont le salaire moyen serait de 30 000 euros, un taux d’absentéisme de 5 % représente un "coût complet" situé entre 1,5 million et 3 millions d’euros.

En 2021, 31 % des salariés ont déposé au moins un arrêt de travail. En parallèle, la durée d’absence moyenne continue d’augmenter pour s’établir à 54 jours, soit une progression de 16 % entre 2017 et 2021. S’agissant de la nature des arrêts de travail, l’étude relève que 83 % sont dus à une maladie et 17 % à des accidents du travail. Derrière les moyennes se cachent de fortes disparités selon le sexe, la tranche d’âge et les secteurs d’activité. Ainsi, les absences dues à des arrêts de travail sont plus importantes chez les femmes (5,8 %) que chez les hommes (4 %) mais elles évoluent de façon similaire depuis 2017 avec une augmentation de 34 % chez les femmes et de 38 % chez les hommes. Aucune tranche d’âge n’échappe à l’augmentation des arrêts de travail. Les salariés les plus jeunes sont ceux qui enregistrent la plus forte augmentation (+ 54 % en cinq ans) alors que salariés plus âgés enregistrent des progressions allant de 25 % à 35 %. Si le taux d’arrêts de travail des actifs de plus de 50 ans reste le plus élevé (6,5 % en 2021), il enregistre un léger recul (- 0,5 %) par rapport à 2020. Les salariés âgés de 40 à 49 ans enregistrent un taux de 4,5 %, légèrement supérieur à ceux âgés de 30 à 39 ans (4 %), et les absences dues à des arrêts de travail ont enregistré une croissance de 14 % en cinq ans.

Ventilées par statut, les absences dues à des arrêts de travail montrent un écart très net entre cadres et non-cadres qui ont vu leur absentéisme augmenter de 42 % entre 2017 et 2021. Les secteurs les plus impactés par les arrêts de travail sont la santé (9,02 %) le transport/logistique (7,07 %) et la distribution (6,16 %). L’étude note que presque tous les secteurs ont observé une baisse du taux d’absentéisme avec la fin des confinements et l’allègement des règles sanitaires. Deux secteurs font exception : le BTP, qui enregistre une hausse de 0,1 % et le secteur de l’automobile et de l’équipement (0,29 %). A contrario, certains secteurs sont très faiblement impactés par l’absentéisme : l’immobilier, le conseil, la communication et les technologies de l’information.

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins