Après l'avoir expérimentée plusieurs mois, une centaine d'entreprises, outre-Manche, ont décidé de rendre permanente la semaine de quatre jours, sans perte de salaire pour les collaborateurs. Les supporters de ce principe saluent dans la presse cette étape décisive dans le changement de rapport au travail. Et certains historiens la comparent même à l'introduction du week-end de deux jours, au XIX^e siècle... Certes, les quelque 100 entreprises qui l'ont définitivement adoptée n'emploient que 2.600 personnes, une minuscule fraction de la main-d'œuvre outre-Manche, mais elles pourraient faire des émules. D'autant que la semaine de quatre jours induit des gains de productivité, sans oublier un atout en matière d'attractivité et de fidélisation, selon celles qui l'ont adoptée, voire des avantages pour l'environnement et le pouvoir d'achat des salariés. Adam Ross, le dirigeant de l'une d'entre elles, la société Awin, spécialisée dans le marketing, note que cette initiative, « l'une des plus "transformatives" que nous ayons prises, nous a permis, sur un an et demi, de constater une forte augmentation du bien-être des collaborateurs, mais aussi, en conséquence, une amélioration certaine de nos relations avec nos clients, de même qu'une rétention claire des talents ». Et alors que « nous voyons de nombreuses entreprises ne pouvant pas offrir des augmentations de salaires face à un taux d'inflation de 10%, la semaine de quatre jours apparaît comme une solution alternative », se félicite, de son côté, Joe Ryle, le directeur de la campagne pour la semaine de quatre jours au Royaume-Uni. « Et nous voulons voir ce système devenir la norme d'ici la fin de la décennie ».