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Tabac et psychotropes en hausse, alcool et cannabis en baisse chez les travailleurs

Télétravail | publié le : 23.11.2020 | Gilmar Sequeira Martins

Être en télétravail ou en travail sur site influe finalement peu sur l'aggravation de l'état de santé ou l'augmentation du stress. C’est l’une des conclusions majeures de l’enquête menée par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) et ses partenaires (Anses, Anact, INRS, OFDT, Santé Publique France et le COCT). Rendue publique le 19 novembre, cette enquête conduite auprès de 3.998 personnes entre le 17 septembre et le 2 octobre 2020, révèle que plus des trois quarts des travailleurs, qu’ils aient travaillés à distance ou sur site, portent un regard globalement positif sur la période écoulée.

Pour autant, 31% des sondés déclarent avoir ressenti un sentiment d'isolement par rapport à leurs collègues de travail ; 34% avoir constaté une augmentation de leur niveau de stress par rapport à la période précédant le confinement, notamment parmi les personnes souffrant d’isolement au travail ou ceux dont la charge de travail, les horaires ou les objectifs de performance ont été relevés ; enfin 13% ont déclaré que leur état de santé s’était dégradé, en particulier parmi les agents de la fonction publique hospitalière, les travailleurs qui ont ressenti un sentiment d'isolement par rapport à leurs collègues de travail et ceux dont la charge de travail a été plus importante.

L’enquête révèle aussi une évolution paradoxale de la consommation des substances psychoactives. Parmi ceux qui ont déclaré y avoir eu recours plus souvent, 75% attribuent cette variation à leurs conditions de travail. Interrogés sur les facteurs de hausse de consommation, les sondés citent le plus souvent le sentiment d'isolement par rapport aux collègues (31%), les évolutions des conditions d'emploi et de travail (29%) et la charge de travail (26%). Inversement, les sondés qui déclarent avoir réduit leur consommation de substances psychoactives l’attribuent à des facteurs relevant de la vie privée. Parmi les motifs le plus souvent avancés pour expliquer cette variation, les sondés citent en premier lieu la volonté de se maintenir en bonne santé (29%), puis la qualité du sommeil (28%), le poids (26%), enfin le niveau ou la fréquence de l'activité physique (21%).

Si l’alcool reste la substance la plus consommée puisque 65 % des sondés y ont eu recours durant les douze derniers mois, période de crise sanitaire comprise, elle tend à baisser, tout comme celle de cannabis. L’enquête révèle que 18% des travailleurs interrogés ont réduit leur fréquence d’absorption ou cessé de consommer de l’alcool, la baisse étant encore plus forte (30%) s’agissant du cannabis. Le confinement a cependant favorisé la consommation de tabac, de cigarette électronique et de médicaments psychotropes : 30% des sondés déclarent avoir augmenté le recours à la cigarette et à la cigarette électronique et 20 % à la consommation de médicaments psychotropes.
 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins