Faut-il laisser les salariés se débattre avec leur peur de s’exprimer en public ? « Surtout pas ! » répondent Christophe André, Patrick Légeron et Antoine Pelissolo, dans un livre en forme de plaidoyer pour le bien-être, mais aussi pour l’efficacité des organisations.

S’exprimer en public ? Pour éviter une telle éventualité, une large majorité des salariés préfère éviter d’accepter un poste de direction, par peur de devoir se plier à cet exercice… Les travaux scientifiques ne manquent pas pour confirmer que la crainte de s’exprimer devant ses semblables figure parmi les craintes les plus répandues chez les êtres humains ! Devoir affronter une telle situation génère dans le meilleur des cas un sentiment de gêne et d’inconfort ou, à l’inverse, de l’angoisse, voire de la panique. Près d’un adulte sur cinq est concerné, soit 20 % de cette frange de la population. Si la crise sanitaire et le confinement ont constitué un refuge qui a réduit le risque de devoir affronter de telles expériences, le retour à la situation normale a été d’autant plus difficile. Les auteurs soulignent à quel point « il est fondamental, pour notre société qui se veut fraternelle et solidaire, de tout faire pour limiter la souffrance de ces personnes ». Comment faire ? Ils suggèrent aux entreprises de proposer une aide thérapeutique à celles et ceux qui en ont besoin, mais aussi de s’interroger sur la manière de réduire l’émergence de ces troubles et de les rendre plus supportables. Il en va de leur bien-être personnel et collectif, sans oublier la perte potentielle de productivité et d’innovations à laquelle s’expose une entreprise qui ne viendrait pas en aide à des collaborateurs, par ailleurs talentueux et compétents.

La nouvelle peur des autres, Christophe André, Patrick Légeron et Antoine Pelissolo, Odile Jacob, 416 pages, 23,90 euros.