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Le journal des ressources humaines

Grande ambition, petite réforme

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.02.2009 | Domitille Arrivet

Après une fin de négociation serrée sur la formation professionnelle, les partenaires sociaux ont abouti à un projet d’accord aux visées revues à la baisse. Il devrait être soumis aux parlementaires en juin.

Ce devait être LA réforme ambitieuse de cette nouvelle année. Nicolas Sarkozy l’avait dit et répété : le système de financement de la formation continue, d’une complexité bien française, devait être simplifié, et rendu plus efficace. Au final, le projet d’accord trouvé par les partenaires sociaux le 7 janvier, après une négociation marathon et sous la pression du secrétaire d’État chargé de l’Emploi, Laurent Wauquiez, est plutôt décevant. Les partenaires sociaux ont en effet bien pris la peine de ne pas aborder les questions qui fâchent.

Pour le sénateur Jean-Claude Carle, président de la mission sénatoriale sur la formation professionnelle, l’accord manque d’ambition, parce qu’il n’incite pas, comme préconisé, au regroupement des collecteurs de fonds (Opca). « C’est pourtant la solution pour qu’ils aient les moyens humains de se mettre au service des petites entreprises et de les aider à avoir un accès simplifié à la formation », plaide-t-il. D’autant que certains Opca ont entamé ce travail de rapprochement. « La question du perfectionnement des chefs d’entreprise et de l’encadrement a été complètement négligée. Et l’accord qui veut résoudre les problèmes du court terme n’apporte aucune solution pour dynamiser le système à long terme », déplore Maurice Pangaud, président de l’association Ariane, qui promeut la formation des cadres, notamment dans les PME créatrices d’emplois.

Seule vraie innovation du projet d’accord répondant à la feuille de route donnée aux partenaires sociaux, la création du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (voir « Quèsaco ? »), une nouvelle structure qui sera créée en… 2010. Dans les années à venir, les financements de la formation seront plus orientés vers les populations les plus fragilisées : les salariés peu qualifiés et les demandeurs d’emploi constitueront le public prioritaire d’un budget qui, lui, restera constant. Chaque année, ils devraient être 700 000 de plus à bénéficier du FPSPP.

Qualifié de « bon boulot » par Laurent Wauquiez, le travail des partenaires sociaux n’a pas convaincu l’Élysée, qui attend des précisions sur la « transparence du financement » et le « fonctionnement des Opca ». Le texte doit être enrichi des conclusions de deux rapports, l’un sur la VAE, l’autre sur l’offre et l’achat de formation, avant d’être présenté au Parlement, en juin. À charge pour Laurent Wauquiez de préparer ce projet de loi, sous haute surveillance élyséenne.

Auteur

  • Domitille Arrivet