logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des ressources humaines

Un bilan contre le malaise

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.01.2009 | E. B.

Françoise Malbec est présidente de la Chambre syndicale des centres de bilan de compétences (CSCBC). Elle constate que la perte de sens au travail et la course au résultat poussent de plus en plus de salariés à s’interroger sur leur avenir.

Quelle est l’évolution de l’activité des centres de bilan de compétences ?

Alors que les entreprises ne communiquent pas sur le sujet, nous bénéficions d’une progression de 10 à 15 % du nombre de bilans par an. Le plus souvent grâce au bouche-à-oreille.

Qu’est-ce qui nourrit cette augmentation ?

Le constat des professionnels du bilan de compétences est général. Un nombre croissant de salariés déplore une perte de sens au travail. Cadres ou non-cadres, les salariés qui font un bilan de compétences dénoncent une perte d’autonomie dans leur travail, se plaignent de n’être plus que des pions déplacés en fonction des besoins du moment ou expliquent que leurs valeurs personnelles sont en décalage par rapport à celles de leur entreprise. Toutes les classes d’âge sont touchées. Les salariés du secteur public sont autant concernés que ceux du privé.

Comment expliquez-vous cette situation ?

Nous estimons que le malaise au travail constitue le premier motif d’une demande de bilan de compétences. Si les contrain-tes macroéconomiques et sociales liées à la recherche de -productivité ou aux changements culturels en cours en sont responsables, ce malaise résulte aussi d’une perte du collectif et d’un fort isolement des salariés. Cet isolement est également dû à une perte de confiance vis-à-vis de l’entreprise, qui concerne la direction comme les représentants du personnel.

Que proposez-vous aux salariés qui vous sollicitent ?

Notre rôle est de les accompagner pour les aider à changer de posture. Plutôt que de subir, ils doivent être capables de réagir. Cela passe par une plus grande distance par rapport au travail, à l’ambiance, à la hiérarchie, de manière à retrouver une certaine autonomie de pensée. Même si la marge de manœuvre de chacun dans ce domaine est faible.

Que deviennent les salariés après avoir passé un bilan de compétences ?

Une enquête menée par la CSCBC, sur une population ayant effectué un bilan trois à cinq ans plus tôt, montre qu’il faut un an en moyenne pour concrétiser un éventuel projet personnel. Mais cette solution dépend aussi de la capacité de chacun à prendre des risques. Ceux qui sont restés dans leur entreprise ne tardent pas à être rattrapés par le quotidien. Pour les redynamiser, une direction devrait s’attacher à recréer du dialogue social.

Auteur

  • E. B.