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Le journal des ressources humaines

Le textile qualifie ses salariés

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.01.2009 | Domitille Arrivet

Grâce à un accord pilote signé avec l’État, la branche textile fournit un effort de formation sans précédent. Objectif : accompagner la nécessaire mutation de ce secteur industriel fragilisé.

Romilly-sur-Seine, dans l’Aube. Dans ce berceau sinistré de la bonneterie française, on ne tarit pas d’éloges sur les outils de formation que la branche textile a su déployer. Depuis deux ans, le Forthac (l’Opca interbranches) a réussi à porter un accord national pilote, signé entre l’État et sept branches professionnelles – textile, habillement, cuirs et peaux, maroquinerie, chaussure, couture, entretien textile –, pour venir en aide, par des efforts de -formation sans précédent, à des secteurs très fragilisés. Selon le Forthac, chargé de la conception et du montage administratif des dossiers, en deux ans, 7 000 salariés, issus de 700 entreprises, ont pu en bénéficier.

Chez Olympia, qui ne conçoit plus à Romilly que les prototypes de ses chaussettes produites en Roumanie, la direction a remis, début décembre, un certificat de qualification professionnelle interindustries à 28 de ses salariés. « Dans un contexte difficile, il était important que le personnel de notre plate-forme logistique, arrivé à ces fonctions à la suite de reclassements, gagne en compétences. Et, en même temps, avec ces formations diplômantes, nos salariés acquièrent une qualification qui leur permettra de se vendre ailleurs si besoin », souligne Catherine Rambaud, la P-DG de l’entreprise. Les sessions de formation ont été réalisées sur le lieu de travail pour que les salariés acceptent ce « retour à l’école ». « Une fois les réticences dépassées, ils ont été très fiers. Certains disaient n’avoir jamais eu d’autre diplôme que le permis de conduire. » Après ces formations, le taux de livraison de la plate-forme logistique est passé de 60 % à 97 %. Essentiel pour convaincre les distributeurs. L’an prochain, Catherine Rambaud compte élargir l’accès à la formation à d’autres services.

« La mutation de ces secteurs passe par la délocalisation, mais aussi par de très grands enjeux d’innovation, d’internationalisation et de maîtrise des flux », note Xavier Royer, responsable du Forthac, qui collecte plus de 65 millions d’euros par an pour financer les formations. « Parmi les salariés que nous avons formés, il y a eu des reconversions, mais, pour la plus grande part, il s’agissait d’une montée en qualification plutôt offensive », rappelle-t-il. Au moment où les partenaires sociaux demandent que l’on poursuive la dynamique engagée en reconduisant l’accord pilote, le Forthac espère que l’État ne relâchera pas son appui financier. Le secteur en a encore besoin.

Auteur

  • Domitille Arrivet