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Idées

Vivre coûte que coûte

Idées | Culture | publié le : 01.01.2009 | A. F.

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Vivre coûte que coûte

Crédit photo A. F.

Frozen River, de Courtney Hunt, dresse le magnifique portrait d’une mère de famille isolée qui lutte pour survivre. Un thriller haletant.

Il y a de la boue, de la neige fondue devant le mobile home et des larmes qui s’écoulent sur un visage meurtri. La tension est palpable dès le premier plan, quand la caméra balaie le corps fatigué d’une quadra fumant rageusement (époustouflante Melissa Leo). Cette tension ne nous lâchera pas tout au long de Frozen River, premier long-métrage de Courtney Hunt qui nous abîme dans la quête effrénée d’une mère de famille du Nord américain pour survivre. Caissière à temps partiel dans une supérette, elle galère, nourrit ses deux enfants de corn flakes, paie l’essence avec des pièces de monnaie, n’hésite pas à dégainer un pistolet quand il le faut.

On comprend vite que le mari, accro aux jeux, vient de s’enfuir avec les économies, la laissant sans rien à quelques jours de Noël, si ce n’est les huissiers qui rôdent. Pour s’en sortir, elle s’impose auprès d’une femme mohawk, aussi démunie qu’elle, comme passeuse d’immigrés clandestins entre le Canada et les États-Unis. Il « suffit » de les cacher dans le coffre de la voiture et de passer la rivière gelée, qui menace de céder sous le poids. Il n’y a, pourtant, dans ce film aucun pathos. Et c’est là toute la réussite de Frozen River, tout en tensions et violences rentrées. Le film exploite à merveille les paysages pour traduire la rudesse des sentiments et l’absence de frontière (jusqu’où aller pour de l’argent ?). Il a raflé le Grand Prix du festival de Sundance 2008.

Frozen River, film de Courtney Hunt (1 h 37), avec Melissa Leo et Misty Upham.

Sortie le 7 janvier.

Auteur

  • A. F.