Après le Téléthon, le Renaulthon ! Pour compenser les pertes de pouvoir d’achat de ses salariés au chômage partiel, Renault fait appel à la solidarité interne. Le constructeur propose à ses collaborateurs de verser une journée de RTT au fonds d’indemnisation maison du chômage partiel, abondée à 110 % par la direction. De quoi permettre aux salariés touchés par les fermetures d’usines d’empocher jusqu’à 75 % de leur salaire, contre 65 % dans le précédent système -datant de 1986. Cette mesure, actée dans un accord signé en novembre par la CFDT, la CFTC et la CGC, est très provisoire : elle s’éteindra dans quelques jours et ne concerne que l’indemnisation du chômage partiel de 2008. « Le problème va se poser de nouveau en 2009 et appelle d’autres solutions plus durables », note la CFDT, pour qui l’initiative « n’a pas vocation à devenir pérenne ». Il n’empêche que cet appel aux dons n’est pas du goût de tous. À la CGT, on rappelle ainsi que le groupe a généré 15 milliards d’euros de résultats nets en cinq ans et distribué 1 milliard d’euros de dividendes en 2008. Des sommes suffisantes pour ne pas avoir besoin de solliciter le personnel. À la CGT-FO, on est plus furieux encore. Car, juste avant la signature du texte, CGT et CFDT ont fait valoir leur droit d’opposition contre deux accords signés dans les usines du Mans et de Cléon, visant justement à éviter le recours au chômage partiel. « Le comble du cynis-me et de l’irrespon-sabi-lité », tonne FO à l’encontre de la CFDT.