logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des ressources humaines

Négociation au pas de course pour la formation

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.12.2008 | Laure Dumont

La négociation sur la formation professionnelle doit être bouclée d'ici à fin décembre. Un calendrier trop ambitieux ?

Sur le fond, chacun en convient : « L'enjeu de cette négociation est d'affiner les outils élaborés par l'ac-cord national interprofessionnel de 2003 afin de ren-dre le dispositif plus efficace, notamment pour les salariés fragilisés et les demandeurs d'emploi », résume Olivier Gourlé, de la CFTC. Quant à la question sensible de l'argent de la formation, la Cour des comptes s'est chargée de la mettre directement sur le tapis dans son rapport du 1eroctobre. Avec un timing opportun – leur travail est paru le lendemain de la première réunion des partenaires sociaux –, les magistrats de la Rue Cambon ont dénoncé l'« inefficacité » de la formation professionnelle et appelé à une réforme « urgente ». De fait, au rythme de deux réunions par mois, entre le 30 septembre et le 22 décembre, les discussions auront été menées au pas de course sous la houlette de Jean-François Pilliard, qui dirige la négociation pour le Medef : « Pour une fois, on n'a pas le temps de perdre le fil entre deux rendez-vous ! » remarque Alain Lecanu, de la CFE-CGC, habitué à des pourparlers autrement plus dilués dans le temps.

Malgré ce cadre favorable, les débats ont tardé à décoller, et les partenaires sociaux à entrer dans le vif du sujet. Jean-François Pilliard s'est pour sa part longtemps cantonné au rôle d'observateur. « Entre les négociations sur l'assurance chômage, la GPEC, Pôle Emploi et les élections prud'homales, les syndicats sont littéralement débordés, fait remarquer un proche du dossier. Concrètement, rien ne pourra sortir des discussions avant début décembre. »

De son côté, le gouvernement semble accaparé par les questions liées à la conjoncture économique. Il n'a toutefois pas diminué la pression sur les partenaires sociaux pour qu'ils aboutissent rapidement. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi, tiendrait même un texte prêt au cas où les discussions accoucheraient d'une souris… « Le temps du politique et le temps du social ne sont pas vraiment les mêmes, souligne Thierry Lepaon, à la CGT ; notre priorité reste de boucler un bon accord, quitte à déborder du calendrier prévu. » À quelques semaines du terme des débats, il se dit que certains rêvent d'un accord « intelligent », tandis que le gouvernement souhaiterait un accord « communicant ». Rendez-vous fin décembre pour savoir qui gagne.

Auteur

  • Laure Dumont