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La crise percute les syndicats allemands

Actu | Ailleurs | publié le : 01.11.2008 | Thomas Schnee

Augmentations de salaire et crise font mauvais ménage en Allemagne.

Peut-on demander 8 % d’augmentation pour 3,6 millions de salariés quand la crise financière fait rage et que la récession se profile ? « Ils sont complètement dérangés », avait commenté Martin Kannegiesser, président de la fédération des entreprises de la métallurgie et de l’électrotechnique (Gesamtmetall), en découvrant les revendications salariales du syndicat IG Metall. C’était en septembre dernier. Après dix ans de stagnation salariale et deux années de bénéfices record, les salariés pensaient qu’une belle augmentation était à portée de main. Mais elle risque fort de leur passer sous le nez.

Les patrons savent que la déception est forte. Ils ont vite proposé une trêve afin d’« évaluer les conséquences de la crise sur le secteur ». Une prime unique serait versée en 2008 et l’accord définitif, reporté à 2009 : « Ce qui offre la possibilité au syndicat de négocier un compromis acceptable sans perdre la face », explique l’un des négociateurs patronaux. IG Metall a bien du mal à digérer ce coup du sort. Berthold Huber, son président, a finalement admis que l’accord pourrait porter sur vingt mois au lieu de douze : « Mais pas question de demander moins de 8 % », a-t-il déclaré en expliquant que cette augmentation de plusieurs milliards d’euros est aussi un « facteur de stabilisation de l’économie ».

Verdi, le syndicat des services, a pour sa part déjà intégré la crise et pris position dans les négociations collectives qui concernent 250 000 salariés dans les secteurs financiers : il renonce à organiser des grèves cet hiver et se déclare prêt à négocier une augmentation inférieure aux 8 % préalablement demandés.

Auteur

  • Thomas Schnee