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Idées

Drames d'automne

Idées | Bloc-notes | publié le : 01.10.2008 | Bernard Brunhes

LES SUBPRIMES : DRAMES EN CHAÎNE

L'affaire des subprimes n'a pas fini de faire des dégâts. Comme dirait ce bon La Fontaine, « un mal qui répand la terreur, mal que le ciel en sa fureur inventa pour punir les crimes de la terre ». Dans cette crise systémique, tous les pays sont concernés ; mais tous ne sont pas logés à la même enseigne. « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés. »

La solidité du système bancaire français devrait nous éviter le pire. Mais les moyens d'action dont disposent les pouvoirs publics sont tellement réduits – marges de manœuvre budgétaires nulles, planche à billets déléguée à la BCE – que l'économie française subit le choc en attendant que les finances mondiales retrouvent des couleurs. Dès lors, l'avenir proche de l'emploi et du pouvoir d'achat est pour le moins préoccupant. Les plans sociaux vont s'accumuler. Les employeurs vont faire face à des revendications de salaires vigoureuses. Il ne suffira pas de faire le dos rond. C'est pourquoi il faut non seulement faire avancer les réformes structurelles, mais aussi prendre des mesures en faveur des salariés les plus modestes (dans un pays où les hauts revenus n'ont pas à se plaindre) et surtout expliquer les priorités élyséennes et les contraintes du moment, au lieu de multiplier les initiatives sans plan visible ni compréhensible.

RSA : DRÖLE DE DRAME

Le revenu de solidarité active (RSA) est présenté comme la grande avancée sociale du quinquennat. On aimerait en être sûr. Nul ne met en doute sa logique : le travailleur doit gagner plus que le chômeur. Mais le I de RMI signifiait Insertion et la logique du RMI à sa création était précisément de lier la perception du revenu et l'insertion professionnelle.

Cela n'a pas marché parce que si l'on a mis de grands moyens financiers pour distribuer cette manne, on n'a guère mis de moyens humains pour accompagner les RMIstes, les conseiller, les inciter à reprendre un travail. Si ces moyens n'existent pas plus avec le RSA qu'avec le RMI, cela fera beaucoup de bruit pour rien.

Le bruit vient d'ailleurs : de son financement par une taxe sur le revenu du capital. Belle opération de communication qui a bien marché en embarrassant l'opposition. Il ne s'agit évidemment pas d'une taxe affectée, ce qui serait contraire au principe budgétaire de non-affectation des recettes. Pris dans les contraintes budgétaires, le gouvernement a trouvé un nouvel impôt à prélever. Sa prétendue affectation au RSA n'est qu'une habileté politicienne. Bravo l'artiste !

DRAMATURGIE DU DIALOGUE SOCIAL

Dans un récent Bloc-notes, je me réjouissais des efforts gouvernementaux pour redonner des couleurs au dialogue social : négociations sur le droit du travail et sur la représentativité syndicale, puis inscription de ces avancées dans la législation.

Patatras ! La phobie des 35 heures a gâché la fête ; le gouvernement a violé les partenaires sociaux par un ajout à la loi dont l'objet est d'achever les 35 heures pourtant déjà moribondes. Dommage !

Auteur

  • Bernard Brunhes