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Encore un Ch'ti pour défendre La Poste

Actu | Eux | publié le : 01.10.2008 | Anne Fairise

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Encore un Ch'ti pour défendre La Poste

Crédit photo Anne Fairise

Les 166 272 signatures déjà apposées, le 22 septembre, sur la pétition cégétiste « Touche pas à ma poste », c'est lui. Le succès des manifestations de postiers contre le changement de statut et l'ouverture de capital, le 23 septembre, c'est encore lui, en partie. Mais n'en parlez pas à Jean-François Dannely, le secrétaire général adjoint de la Fédération des activités postales et de télécommunications (Fapt). Mal à l'aise lorsqu'il faut prendre la pose pour la photo, ce quadra, également délégué syndical central CGT de La Poste, premier syndicat chez les 280 000 salariés, a en horreur la médiatisation « outrancière » d'un certain postier. Pas son genre. « Il est très attaché au fonctionnement en collectif et au développement de la centrale », commente Colette Duynslaeger, numéro un de la Fapt et son mentor en syndicalisme, qui a vite détecté un militant-né chez ce Ch'ti. C'était en 1983. Trois mois après son embauche dans une brigade chargée du remplacement des guichetiers en formation, Jean-François Dannely, 19 ans, cheveux mi-longs de hard rocker et sans appartenance syndicale, faisait grève pour obtenir la prise en charge des déplacements professionnels. Rien d'un luxe : entre 1983 et 1989, le fils d'enseignants travaillera dans 150 bureaux. Cela aurait pu être un casse-pipe, ce fut un succès. Il obtient gain de cause et prend sa carte à la CGT, « l'organisation la plus combative », où il grimpe vite. Sitôt affecté au centre de tri de Lille-Lezennes, il prend la tête de la section en 1989. Et se découvre un goût pour la stratégie. « Il y avait des actions tous les jours, sans être forcément des débrayages. J'ai mesuré ce qu'était la lutte syndicale : un processus plutôt qu'une ligne droite. Il faut s'adapter en permanence », rappelle le Nordiste qui, fin 1995, a conduit quatre semaines et demie de grève.

Détaché dans la foulée au secrétariat départemental, il en prend les manettes en 1998 avant de suivre à Paris, fin 2004, Colette Duynslaeger, lorsqu'elle prend la tête de la fédération. Depuis, ce père de famille est passé maître en organisation, s'astreignant à une discipline de fer pour regagner tous les soirs son domicile lillois. Autant dire que les manifestations du 23 septembre ne sont, pour lui, « ni une fin en soi ni un baroud d'honneur », mais une étape dans un combat qui s'annonce long. « D'ici à la présentation d'un projet de loi, un espace est ouvert au rapport de force », explique-t-il. Son but ? Atteindre rapidement les 200 000 signatures pour la pétition CGT, ce qui semble jouable. Afin de forcer l'ouverture d'un débat national sur la rénovation du service public postal. Ce qui reste un pari.

JEAN-FRANÇOIS DANNELY

Secrétaire général adjoint de la CGT-Fapt.

1983

Adhère à la CGT, trois mois après son embauche.

1989

Rejoint le centre de tri de Lille-Lezennes.

1998

Prend la tête de la section départementale du Nord.

2004

Appelé au secrétariat général à Paris.

Auteur

  • Anne Fairise