Les aléas de carrière pèsent de plus en plus sur le nombre de trimestres validés par les actifs pour leur retraite. Selon l’étude réalisée en juin par la Drees pour le Conseil d’orientation des retraites, la durée d’activité validée à l’âge de 30 ans chute ainsi de 43,6 trimestres pour les hommes de la génération née en 1950 à 32,9 pour ceux nés en 1970. Soit une baisse de plus de 10 trimestres en vingt ans, due en particulier à l’allongement de la durée des études et à la hausse du chômage. L’entrée des femmes sur le marché du travail a réduit l’écart des droits acquis entre les hommes et les femmes : de 27,7 trimestres pour la génération née en 1942 à moins d’un trimestre pour celle née en 1970. Le nombre de trimestres validés « gratuitement » a en revanche augmenté sur la période. À l’âge de 30 ans, les salariés nés en 1970 avaient ainsi validé une part de trimestres gratuits douze fois plus importante qu’en 1942. Une dégradation qui n’est pas l’apanage des seuls trentenaires. À 40 ans, la part de trimestres gratuits validés pour cause de chômage ou de préretraite est encore dix fois plus importante pour la génération née en 1958 que pour celle née en 1942. Le nombre de trimestres gratuits validés pour cause de maternité ou de maladie est, lui, resté stable : il représente 0,6 % de l’ensemble des trimestres validés pour la génération née en 1970, à comparer aux 6,7 % de trimestres validés au titre du chômage. Si la prise en compte de ces périodes limite bien les effets des aléas de carrière, le taux de remplacement des futurs retraités n’en est pas moins pénalisé. Ce système apparaît aussi, selon le COR, « difficilement lisible et pas toujours équitable », du fait de la complexité des règles existantes.