En 2002, l’accident mortel d’un ouvrier pousse le groupe Tarmac, un spécialiste de la fabrication d’éléments en béton pour la construction et la voirie, à faire de la sécurité au travail une priorité dans sa gestion des ressources humaines. Dès 2003, la mise en place de neuf « règles d’or » impératives permet de faire baisser le taux d’accidents.

Regroupées dans un guide remis aux salariés, ces règles stipulent entre autres de « porter une ceinture de sécurité sur un véhicule, d’être assisté d’un collègue en cas de travail dans un espace confiné, ou d’arrêter une tâche dès que l’on perçoit un danger ». Elles couvrent 80 % des situations où Tarmac a connu par le passé des accidents graves.

Grâce à cette initiative, le taux d’accidents a chuté à 3,5 par million d’heures travaillées en 2005. Mais, deux ans plus tard, il est repassé à 6,6. La direction organise alors un « challenge sécurité » pour impliquer ses salariés dans la démarche. Ce concours les invite à faire des propositions pour améliorer la sécurité à leur poste de travail. « Les règles de sécurité, même pertinentes, ne constituent qu’un premier levier d’action, note Roger Coquin, DRH du groupe Tarmac. Il faut ensuite stimuler la capacité du salarié à prendre en compte sa propre sécurité, puis celle de ses collègues. »

Début 2008, 30 équipes de deux à six personnes planchent pendant quatre mois, en lien avec leur hiérarchie. « Les projets ont été évalués par le comité sécurité de l’entreprise selon leur degré d’innovation, leur faisabilité et la facilité à les reproduire », explique le DRH. Pour cette première édition, le dossier primé propose de réorganiser un atelier afin de limiter le nombre de manipulations de moules pesant entre 80 et 200 kilos, cause fréquente d’accidents. Sécurité rime aussi avec organisation du travail.