C’est un des gros chantiers de la rentrée, qui, avant même d’avoir débuté, semble bien mal engagé. La date pour l’ouverture de la négociation de la convention d’assurance chômage se fait attendre. Les partenaires sociaux ont jusqu’à la fin décembre pour rediscuter le texte qui détermine les droits et les devoirs des demandeurs d’emploi et qui arrive à échéance le 1er janvier 2009.
Mais le Medef traîne à nommer son chef de file, et les élections prud’homales en décembre prochain freinent les ardeurs. « Nous sommes plutôt concentrés sur la négociation GPEC », assure Gaby Bonnand, à la CFDT. Surtout, ce n’est pas le moment de montrer aux troupes que l’on courbe l’échine devant le gouvernement. L’incursion, en plein été, du Premier ministre dans ce dossier a donné le ton. Dans une lettre adressée fin juillet aux partenaires sociaux, François Fillon en appelait à une baisse des cotisations chômage afin de pouvoir augmenter les cotisations retraite. « L’idée de ce transfert n’est pas nouvelle, mais, dans la forme, c’est une ingérence de plus dans le dialogue social », s’insurge Gabrielle Simon, à la CFTC. « Le gouvernement cherche de l’argent. Peu importe si c’est celui qui doit revenir aux chômeurs », analyse Maurad Rabhi, à la CGT. « L’Unedic n’est pas une caisse où puiser», prévient Stéphane Lardy, de FO, le régime accusant encore un déficit de 5 milliards d’euros à la fin 2008.
Plus globalement, les syndicats craignent qu’il ne leur reste plus grand-chose à négocier dans la convention. L’offre raisonnable d’emploi a été adoptée en juillet, la suppression de la dispense de recherche d’emploi décidée, la fusion ANPE-Unedic actée… Il leur faudra encore fixer les critères d’indemnisation, les montants, la durée, mais aussi les mesures d’accompagnement dans l’emploi. Des points cruciaux pour les chômeurs.
