Les ascensoristes sont en manque de main-d’œuvre. En particulier depuis que la loi de « sécurité des ascenseurs existants » (SAE) les oblige à rénover leur parc entre 2010 et 2018. Fort de 2 700 salariés en France, ThyssenKrupp Ascenseurs a mis en place un système de tutorat pour tester ses jeunes recrues et les rendre opérationnelles plus rapidement. Chaque année, entre 50 et 60 jeunes bénéficient d’un programme de formation d’une durée de dix mois. Les apprentis alternent des périodes en centre de formation interne – pour un cumul de sept semaines en tout – et des mises en situation réelle, aux côtés d’un professionnel volontaire qui fait office de tuteur.

Ceux qui vont au bout de leur formation se voient proposer un CDI. Environ 20 % des recrues proviennent de cette filière chaque année. Quatorze étapes pédagogiques jalonnent ce parcours, depuis le « montage de l’ascenseur » jusqu’à la capacité à « réaliser des diagnostics corrects sur les dysfonctionnements ». « Chaque étape doit être validée en centre de formation avant de passer à la suivante. L’ensemble de la progression est consigné dans un carnet de liaison rempli par le tuteur », précise Claudie Merlet, la responsable formation et ressources humaines.

Si le tutorat aide ThyssenKrupp dans ses recrutements, il contribue également à fidéliser les techniciens expérimentés, très sollicités par la concurrence depuis la loi SAE. Une prime annuelle récompense les tuteurs dont les apprentis progressent le plus vite. Ils peuvent aussi s’attendre à des propositions de carrière plus diversifiées. « Les bons tuteurs démontrent des qualités qui peuvent favoriser leur évolution interne », confirme Claudie Merlet. Certains évoluent vers des fonctions d’encadrement ou un poste de commercial.