logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Idées

Postélections : les affaires reprennent

Idées | Bloc-Notes | publié le : 01.04.2008 | Bernard Brunhes

REVOILÀ LES RETRAITES

Les élections sont passées ; les affaires sérieuses reprennent. Les multiples chantiers sociaux qu’a lancés le président sont encore sur la table, grands ouverts, soumis aux bonnes et mauvaises volontés des partenaires. Le rendez-vous donné par le ministre des Affaires sociales de l’époque, François Fillon, lors du vote de la loi de 2003 sur les retraites, est pour cette année. On connaît déjà une partie du résultat attendu de cette évaluation : il faut rajouter au moins un an de cotisation, passer à 41 ans. Mais c’est insuffisant : la démographie reste ce qu’elle est et la croissance n’aide pas. Alors, il faudra faire plus. Et compenser les nouveaux sacrifices par des réformes en direction des travaux pénibles et les carrières longues. Les négociations s’annoncent douloureuses.

PATRONAT-SYNDICATS : RÉFORME DE LA REPRÉSENTATIVITÉ ?

La représentativité des partenaires sociaux est aussi à l’ordre du jour. Pour l’instant, cela se passe entre eux. Mais nul ne croit qu’ils aboutiront seuls à un résultat : les intérêts sont trop divergents. Comme prévu, l’État va reprendre les choses en main. Un dossier devenu encore plus délicat depuis que l’on a pris conscience que la question ne se pose pas seulement pour les syndicats, mais aussi pour le patronat. Nul n’ignorait que les choses n’étaient pas simples au Medef. La crise de l’UIMM semble assez sérieuse pour que les questions de représentation des chefs d’entreprise soient remises en question. Côté syndical, la dernière enquête de l’observatoire du travail BVA, l’Express et BPI montre que les salariés ont une image plutôt positive, mais que, curieusement, les plus attachés au syndicalisme sont les cadres, beaucoup plus que les ouvriers et les employés ! Un nouvel élément un peu surprenant à verser au dossier de la représentativité. Sur ce thème, on a beaucoup parlé et bien peu avancé. Bon courage !

EUROPE : LA NOUVELLE FRONTIÈRE ?

Pendant ce temps, la croissance prend du retard et la crise des subprimes continue à faire des petits. L’économie va mal et les revendications sur le pouvoir d’achat se multiplient au point que les sondages montrent que ce thème prend le pas sur la question du chômage. Le ralentissement économique laisse peu de marges à un gouvernement qui, de toute façon, a peu de moyens d’action sur les rémunérations. Il en est réduit à des mesures marginales qui ne convainquent personne. Faute d’avoir les moyens d’une politique à court terme de hausse du pouvoir d’achat, le chef de l’État et ses ministres devraient se situer sur un autre plan et trouver les discours (et les projets) crédibles, argumentés et optimistes donnant le sentiment aux Français qu’ils ont un avenir économique et des perspectives à moyen ou long terme. La présidence du Conseil européen, au second semestre, peut en être l’occasion, si elle sait dépasser les dossiers habituels de la Commission, trop technocratiques, et si on revient aux grandes questions sociales, humaines, culturelles, en bref si l’on fait en sorte que les citoyens retrouvent le sentiment que l’Europe est notre nouvelle frontière et notre projet collectif.

Auteur

  • Bernard Brunhes