Retardée pour cause de crise interne à l’UIMM, la première réunion de négociation sur le stress au travail se tiendra finalement le 7 avril prochain au siège du Medef. Patronat et syndicats vont devoir transcrire en droit français l’accord-cadre européen signé à Bruxelles en octobre 2004 qui prévoit que « si un problème de stress au travail est identifié, une action doit être entreprise pour le prévenir, l’éliminer ou le réduire ». En France, malgré les demandes des organisations syndicales, le patronat a mis quatre ans pour se décider à engager une négociation. Celle-ci intervient en marge du marathon sur la pénibilité au travail qui piétine depuis trois ans, et juste après le rapport sur la définition et la mesure des risques psychosociaux remis en mars à Xavier Bertrand, ministre du Travail et des Relations sociales, par deux experts, l’économiste Philippe Nasse et le médecin psychiatre Patrick Légeron.

Pour Henri Forest, secrétaire confédéral CFDT chargé de la santé au travail, « il s’agit d’aller bien au-delà de la simple transposition » car, souligne-t-il, « ce sera la première fois en France que les partenaires sociaux aborderont le fond de la problématique du stress au travail ». Chef de file de la délégation CFDT, ce dernier entend « bonifier » l’accord européen en introduisant un droit opposable au niveau français. Les organisations syndicales souhaitent faire reconnaître par le patronat le caractère pathogène de certaines organisations du travail et sortir de la gestion individuelle du stress, piste privilégiée par le rapport Nasse-Légeron. Une chose est sûre, le stress au travail est devenu un enjeu de santé publique aux répercussions économiques importantes. L’INRS estime que près de 3,5 millions de journées d’arrêt sont provoquées par ce nouveau fléau.