Pour le social-démocrate Gunter Verheugen, commissaire européen à l’Industrie, la vision du monde économique présentée dans les manuels scolaires européens frise la « manipulation idéologique ». Bien que le sujet ne soit pas de son ressort, il compte bientôt en discuter avec ses collègues européens : « Il n’est pas possible que l’on ait perdu à ce point le sens de la mesure », estime-t-il. Et de s’appuyer sur les résultats d’une étude réalisée par le German Marshall Fund sur une vingtaine de manuels scolaires, allemands, français et américains.

« La capacité à prendre des risques et la mondialisation sont très souvent condamnés dans les manuels européens. Les ouvrages américains ont une vision plus positive de l’entrepreneuriat, relève Stefan Theil, auteur de l’étude. En Europe, on n’enseigne pas aux enfants que les entreprises créent les emplois. On parle des conflits du travail, des grèves et de la protection sociale. » Invitant les élèves à approfondir leurs connaissances sur la concurrence économique, l’un des manuels allemands étudiés indique l’adresse du site de l’association altermondialiste Attac. Et, parfois, « les entrepreneurs sont présentés comme des exploiteurs », souligne l’étude.

Côté français, l’auteur cite un classique de l’enseignement portant sur l’histoire du XX^e siècle où les auteurs expliquent que la croissance économique « impose un style de vie stressant qui provoque le surmenage, le stress, les dépressions nerveuses et, dit-on, même le cancer ».