Le rachat de trimestres de cotisation retraite, au titre d’années d’étude ou d’année de cotisation incomplète, est une opération très rentable… pour les cadres. Selon les études présentées, fin janvier, lors d’une réunion de travail du Conseil d’orientation des retraites (COR), la « principale source d’inégalité de rendement » de ce dispositif réside en effet dans la possibilité d’obtenir, grâce à ce rachat, une retraite sans abattement dans les régimes complémentaires Agirc et Arrco, en contrepartie d’aucune contribution particulière à ces régimes. Or « ce gain de pension complémentaire acquis gratuitement représente une part d’autant plus importante que la part des pensions complémentaires dans la pension totale est grande », estime le COR. Le rendement financier du rachat d’une annuité atteint 3,6 % maximum pour un assuré ayant perçu un revenu modeste durant toute sa carrière, contre 15 à 20 % pour un cadre supérieur. Une rentabilité encore accrue par la déductibilité fiscale des sommes versées au titre de ce rachat, sans limitation de montant. De la même façon, les versements pour la retraite se révèlent plus avantageux pour les salariés mariés et ayant élevé au moins trois enfants que pour les salariés célibataires sans enfants. Le dispositif avantage aussi les fonctionnaires actifs (militaires, policiers…). A contrario, cette rentabilité décroît en fonction de l’âge de liquidation de la pension, car « le barème a été calibré dans l’hypothèse d’un départ à 60 ans ». Enfin, les rendements actuariels d’un rachat sont plus élevés que ceux d’un placement sur fonds sécurisés, grâce notamment à une fiscalité plus favorable.