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Le journal des ressources humaines

GPEC : les PME aussi

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.03.2008 | E. B.

Thomas Capelier, consultant chez Amnyos, défend l’idée que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences peut être accessible aux PME, par des démarches pragmatiques et ancrées dans les territoires.

On estime souvent que la GPEC n’est pas faite pour les PME. Partagez-vous cette opinion ?

Certes, il n’y a pas d’obligation légale pour les entreprises de moins de 300 salariés. Par ailleurs, le caractère formel et instrumenté de la mise en place d’un accord de GPEC comme l’approche très technique des premiers accords constituent des barrières pour les petites entreprises. Cependant, l’extension de la GPEC aux PME est tout à fait possible.

À quelles conditions ?

Il faut tout d’abord adapter l’argumentaire présenté aux chefs d’entreprise pour battre en brèche l’idée que GPEC signifie usine à gaz. La GPEC intéresse si elle est connectée à des préoccupations concrètes comme la résolution des difficultés de recrutement, la diminution du turnover ou la constitution d’un vivier de candidats. Ensuite, l’important est de démarrer des actions concrètes en prenant appui sur des outils adaptés.

Mais un accord de GPEC est issu d’une négociation avec des représentants syndicaux. Or les syndicats sont peu représentés dans les PME.

Certes. J’ajouterais qu’il est difficile d’imposer le dialogue social. Toutefois, il est assez largement admis que les partenaires sociaux ont intérêt à mener une révolution culturelle afin de compléter la négociation traditionnelle par des modalités innovantes de dialogue. De nombreuses expériences en France montrent que développer un dialogue tripartite entre représentants de salariés, de chefs d’entreprise et élus locaux dans un même bassin d’emploi peut s’avérer très riche, même s’il n’en sort pas d’accord écrit. Ce type de démarche nécessite un climat de confiance qui ne se décrète pas.

Peut-on imaginer une méthode pour toutes les PME et tous les bassins d’emploi ?

Non. Il s’agit au contraire d’adopter une démarche très souple, quitte à travailler avec un petit nombre d’entreprises sur des questions ciblées. En Bretagne, des entreprises pourront engager une démarche commune de GPEC parce qu’elles cherchent à fidéliser les salariés ayant des compétences d’encadrement intermédiaires. La problématique n’est pas unique, mais l’opération ne pourra pas nécessairement être dupliquée ailleurs, là où les entreprises se connaissent moins bien et où les canaux de recrutement sont différents.

Proposez-vous de passer d’une GPEC à une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriale ?

L’approche territoriale vient enrichir la GPEC. L’important est de trouver les points de convergence entre l’intérêt des entreprises et ceux du territoire. Dans un bassin rural, la difficulté de recrutement lié au secteur des services à la personne aura des répercussions sur le niveau d’activité des entreprises, sur les services rendus aux populations, sur le développement économique local et sur la cohésion sociale, par exemple.

Qui peut porter un projet de GPEC dans un bassin d’emploi ?

Des acteurs comme les comités de bassin d’emploi, les maisons de l’emploi, les chambres consulaires ou certains Opca. Les élus s’impliquent aussi beaucoup pour instaurer une dynamique partenariale d’anticipation des mutations et de prévention des enjeux liés à l’emploi.

Auteur

  • E. B.