Quelle réforme pour le financement du syndicalisme ?
Le professeur Jean-Emmanuel Ray constate que tout le monde estime désormais qu’après l’affaire UIMM le système ne peut pas rester en l’état. Il observe que, aujourd’hui, c’est moins l’opacité qui est le problème qu’une trop grande diversité de financements. Examinant les pistes de réforme, Jean-Emmanuel Ray considère qu’un accroissement des fonds publics serait une « fausse bonne idée ». Dans le même numéro, Yves Rousseau critique les modalités de la fusion de l’ANPE et de l’Unedic car, selon lui, à les partenaires sociaux se voient soustraire un champ d’intervention et des institutions qu’ils avaient mises en place depuis cinquante ans ». Téméraire, le professeur Philippe Langlois avance quelques voies de réforme de l’assurance maladie. Son fil d’Ariane :
une décentralisation du système.
La revue s’intéresse, dans cette livraison, à la crise urbaine.
« La transformation généralisée de la ville par les entreprises est l’une des principales mutations à l’œuvre dans la ville contemporaine », note l’urbaniste Isabelle Baraud-Sarfaty qui, comme Vincent Renard, économiste au CNRS, s’inquiéte de la « financiarisation de la ville ». Le pilotage du développement urbain par les mécanismes financiers leur semble peu compatible avec une politique urbaine de long terme.
Municipales obligent, c’est au « gouvernement des villes » que ce numéro est principalement consacré. Dans un article remarquable, Pierre Veltz s’interroge sur ce que peut être une stratégie de développement local à l’heure où la plupart des « chocs du futur » se conçoivent en termes de globalisation.
Le professeur des Ponts et Chaussées plaide pour une « régionalisation de rupture », les territoires infranationaux lui paraissant la bonne échelle pour mettre en œuvre des réponses structurelles aux défis de la transition. À condition d’avancer plus résolument vers une véritable régionalisation. À propos des élections municipales, Goulven Boudic invite les socialistes à relever ce défi : réintégrer le local dans une perspective renouvelée d’un aménagement national du territoire.
Patrick Savidan introduit le dossier consacré à l’individu en mettant en lumière le grand basculement d’une « société où l’individu est subordonné à la totalité sociale » à la nôtre à où c’est, au contraire, la collectivité qui se trouve subordonnée à l’individu ». Ces nouveaux rapports de l’individu et de la société ont, selon ce philosophe, « de formidables implications sociales, étiques et politiques ». La revue de la Cnaf aborde cette problématique sous des éclairages originaux. Plusieurs contributions tentent d’analyser ce que l’individualisme conquérant veut dire pour l’engagement et, plus généralement, le rapport au collectif.
