La tôle froissée, on connaît chez Keolis. Ses 17 000 conducteurs de bus ont été impliqués, en 2006, dans quelque 5 600 accidents. Des dégâts matériels, le plus souvent, mais aussi quelques drames humains. « Quand on rapporte ces chiffres au milliard de voyageurs transportés, c’est peu. Mais, évidemment, c’est toujours trop », commente Philippe Fossé, directeur du risk management. Soucieux de diminuer cette sinistralité, qui lui coûte 8,5 millions d’euros par an, le transporteur vient de lancer une opération de sensibilisation interne, sous forme d’affiches, de dépliants et d’un challenge, baptisé « 100 % vigilance ». L’objectif est simple : récompenser les dépôts urbains et interurbains qui obtiennent les meilleurs résultats en matière de sécurité routière. Mois après mois, les conducteurs suivront un classement national, établi par Keolis. À la clé, des primes de 100 et 50 euros pour les agents des dépôts les plus sûrs. Une façon de motiver collectivement les troupes. « On veut créer de la solidarité en intéressant l’ensemble des équipes à la sécurité », explique Philippe Fossé. Ce que ne permettent pas les classiques primes de non-accident, versées individuellement aux conducteurs vigilants. Pour compléter la campagne, Keolis vient de se doter de quatre simulateurs de conduite. Des engins sur lesquels passeront en priorité les conducteurs accidentogènes, qui auront alors l’occasion de se perfectionner.