Si la France compte une richesse naturelle, c’est bien sa démographie. Au 1^er janvier 2008 – selon les dernières estimations provisoires issues du recensement, puisque, à partir de 2009, l’Insee publiera des chiffres définitifs réactualisés annuellement –, la France (métropole et DOM) comptait 63,8 millions d’habitants. Elle demeure le deuxième pays européen le plus peuplé, derrière l’Allemagne (82,3 millions). La population hexagonale a progressé de 361 000 personnes en un an, pour l’essentiel grâce à un excédent record des naissances par rapport au nombre de décès. Si l’on excepte l’année 2006, le nombre de naissances en 2007 (816 500) a été le plus élevé de ces vingt-cinq dernières années, alors que la mortalité s’est stabilisée. Le taux de fécondité atteint lui aussi un record avec 1,98 enfant par femme, ce qui place la France sur le podium européen. Au total, le solde naturel représente 4/5 de l’accroissement total de la population française. Le flux net migratoire n’en représente que 1/5 et s’est par ailleurs ralenti, passant de 91 000 en 2006 à 71 000 personnes en 2007. Du fait de l’augmentation de l’espérance de vie, et en dépit des nombreuses naissances, la population française continue toutefois de vieillir. Les 65 ans et plus représentent désormais 16,3 % de la population (contre 15 % en 1994). À l’inverse, la part des personnes de moins de 20 ans baisse et passe sous la barre des 25 %. La proportion des personnes en âge d’être actives (20 à 64 ans) reste, quant à elle, stable, à 58,9 %. Autre élément notable, de plus en plus de femmes avec enfants travaillent. Entre 1999 et 2005, la proportion des femmes de 25 à 49 ans présentes sur le marché du travail a progressé, notamment pour les mères de trois enfants ou plus.

Grâce à une croissance économique soutenue (+ 2,6 %) créatrice d’emplois, l’année 2007 aura été marquée par un recul franc et massif du chômage outre-Rhin. Selon l’Office fédéral du travail, le nombre de demandeurs d’emploi a baissé de 711 000 pour s’établir à 3,77 millions en moyenne. Fin décembre, le taux de chômage allemand, corrigé des variations saisonnières, est descendu à 8,4 % de la population active, contre 9,8 % un an plus tôt. C’est le niveau le plus bas enregistré depuis mars 1993. Selon l’OCDE, ce repli net du chômage en 2007 tient certes à la conjoncture économique porteuse, mais aussi aux réformes structurelles du marché du travail entreprises ces dernières années visant à encourager la reprise d’emploi. Autre résultat à mettre au crédit de ces réformes, l’augmentation du taux d’emploi des seniors : celui-ci est passé de 37,6 % en 2000 à 48,4 % en 2006.

Envolée des prix du pétrole, flambée du cours des matières premières agricoles, la fin de l’année 2007 aura été marquée par une accélération brutale de l’inflation dans les pays industrialisés, et notamment la zone euro. En décembre, l’indice des prix à la consommation harmonisé a atteint 3,1 %. Du jamais-vu depuis près de sept ans. Les fortes hausses de prix restent, pour l’instant, circonscrites aux produits alimentaires et pétroliers, mais certains économistes commencent à s’inquiéter d’un éventuel effet de diffusion au reste des biens et services. Si cette hypothèse devait se confirmer, le risque serait alors le déclenchement d’une spirale inflationniste prix-salaires qui freinerait l’activité économique. Un scénario que les experts économiques de l’OCDE n’excluent pas et qui pourrait se matérialiser, notamment en France, dans le courant de l’année 2008.