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Le journal des ressources humaines

L’avenir radieux des chasseurs de têtes

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.02.2008 | Éric Béal

Le métier connaît une croissance dynamique. Décryptage d’Alain Tanugi, P-DG de Transearch International.

La profession de recruteur connaît un taux de croissance exceptionnel depuis deux ans. Comment peut-on expliquer ce phénomène ?

Entre 2001 et 2003, nous avons connu des taux négatifs. Depuis, nous bénéficions d’une croissance annuelle de 15 à 30 %, selon les pays. À cela, plusieurs raisons. La globalisation de l’économie a engendré de nouvelles demandes dans les régions du monde qui en profitent le plus, comme l’Asie. Par ailleurs, nous rattrapons l’effondrement des recrutements de dirigeants, lors de la crise passée. Enfin, nous bénéficions d’un début de papy-boom depuis 2006. Et, pour les métiers de la sécurité, des personnes à l’informatique en passant par l’intelligence économique, nous manquons de spécialistes.

Ce début de papy-boom peut-il engendrer un élargissement des profils recherchés ?

C’est surtout l’internationalisation accrue des entreprises françaises qui les obligera à sortir des filières des grandes écoles. Pour le moment, l’évolution est légère, mais on voit plus souvent des nominations de dirigeants qui ne sont pas forcément issus des toutes premières écoles d’ingénieurs. La diversité des profils est d’ailleurs plus avancée dans les groupes d’origine étrangère.

Êtes-vous confronté à des demandes pour introduire plus de femmes dans les conseils d’administration ?

Oui. Un cas extrême, par exemple : en Norvège, les conseils d’administration doivent, sous peine de sanctions sévères, comporter 40 % de femmes. En Europe du Sud, un nombre croissant d’entreprises souhaite trouver une femme au moins par short list, sur les missions qu’elles nous confient. Cependant, malgré un nombre croissant de candidates sortant des grandes écoles, il est illusoire d’espérer aboutir à 40 % de femmes aux postes clés bientôt. Mais le recrutement de profils féminins pour des postes de haut niveau croît d’année en année.

Êtes-vous confronté à des demandes similaires concernant les seniors ?

Le jeunisme est encore bien vivant dans les entreprises. Pas seulement en France. Il est malheureusement certain que les places qui se libèrent ne profiteront pas aux plus de 50 ans. Le plus souvent, ce sont des quadras qui seront choisis pour remplacer les dirigeants qui partent à la retraite. Nos short lists tiennent uniquement compte de la compétence des candidats, mais les mentalités évoluent peu.

Auteur

  • Éric Béal