René Maisonneuve, le DGA chargé des RH, précise les ambitions de ce nouvel outil de France Télévisions. Un lieu stratégique pour la construction de la culture groupe.
Pourquoi créer aujourd’hui une université d’entreprise ?
Elle s’inscrit dans la stratégie actuelle de constitution d’un groupe plus fort et mieux intégré. Plus qu’un centre de formation, nous voulons en faire un lieu stratégique de construction de la culture groupe et d’échanges de bonnes pratiques entre filiales. Cette université porte aussi les réflexions sur l’évolution des métiers, afin de mieux préparer les 10 000 salariés aux incontournables virages éditoriaux et technologiques. Pour conduire ces chantiers, nous puiserons d’abord dans nos propres ressources : un groupe de formateurs internes occasionnels va être constitué. C’est tout un symbole. Nous avons beaucoup de spécialistes, dont l’expertise n’est pas partagée en raison du fonctionnement cloisonné entre filiales. Le leitmotiv de l’université marque d’ailleurs cette volonté : « France Télévisions enseigne à France Télévisions. »
L’offre de formation sera-t-elle exclusivement interne ?
À terme, elle s’appuiera aussi sur des partenariats avec de grandes écoles, de management ou techniques.
Comment cette université s’intègre-t-elle à la politique de formation des filiales ?
Chaque filiale a sa propre politique de formation et peut continuer de recourir à des prestataires extérieurs. Notre objectif n’est pas d’en faire des clientes captives. À l’université de leur proposer des formations éditoriales, techniques ou managériales qui soient intéressantes et compétitives. L’université pourra également les aider à élaborer leur plan de formation et va développer une offre de droit individuel à la formation. En revanche, elle sera le support exclusif des actions de formation transversales visant à moderniser ou à harmoniser les pratiques. Que celles-ci portent sur la stratégie, l’évolution des métiers ou la maîtrise des outils de gestion. Elle se chargera aussi des formations de reconversion organisées dans le cadre de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Combien de salariés comptez-vous former ?
L’objectif 2008 est d’atteindre quatorze mille jours de formation stagiaires, soit près du double de ce que réalisaient France 3 Formation et l’Institut du management, les deux organismes internes à partir desquels l’université a été créée. Pour toucher un maximum de salariés, l’université, qui est située rue Linois, dans le XVe arrondissement, dispose d’un portail intranet, avec une offre de formation ouverte et à distance. C’est essentiel pour les collaborateurs de France 3 en régions et dans les départements d’outre-mer.
Où en sont les réflexions sur l’évolution des métiers de France Télévisions ?
Nous avons pour objectif d’établir une cartographie des 15 métiers clés, en nous appuyant sur des groupes de travail, pour définir comment ils s’exerceront dans cinq ans et quelles seront les compétences techniques requises. Nous en ferons le bilan en juin. Je souhaite ensuite conclure un accord de méthode déterminant les étapes à mettre en œuvre pour parvenir à un exercice similaire de ces métiers dans toutes les filiales. Aujourd’hui, les pratiques sont disparates.
Outre la formation, vous multipliez les accords groupe…
Nous en avons signé cinq depuis 2006, sur la gestion des droits d’auteur, la formation, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, l’emploi des salariés handicapés et un dernier autorisant la mise en place de coordinateurs syndicaux de groupe. Le groupe France Télévisions consolide son projet. Le calendrier 2008 est également chargé. Nous comptons harmoniser les systèmes de prévoyance, créer un intéressement au niveau du groupe – qui s’ajoutera aux dispositifs d’intéressement déjà négociés dans les filiales – et un système de prévention des conflits, de type alarme sociale.
