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Le journal des ressources humaines

Les chances du conseil français à l’export

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.01.2008 | E. B.

Le savoir-faire français en GRH et gestion du changement peut s’imposer à l’étranger. Sous certaines conditions.

Le conseil français peut réussir à l’étranger. Le groupe BPI y croit suffisamment pour tenter l’aventure avec une première acquisition aux États-Unis. Le spécialiste français du management et de l’accompagnement social des restructurations a pris 51 % du cabinet SSP, un de ses partenaires au sein du réseau OI Partners. « L’objectif est double : répondre à l’attente de nos clients français et établir des liens directs avec les directions des groupes internationaux aux États-Unis », indique Claude Paoli. La présidente de BPI envisage d’autres acquisitions outre-Atlantique, quitte à ouvrir une partie de son capital.

Son ambition est-elle démesurée ? « Non, à condition de valoriser le savoir-faire de BPI pour se démarquer des concurrents américains », explique Jean-Luc Placet, président de IDRH et de Syntec Conseil en management. Nouveau président de la Fédération européenne des associations de conseil en management, il estime que les Français sont en avance en matière de gestion prévisionnelle des compétences, d’évaluation de la performance et de suivi social des restructurations. Un avis partagé par Alain Thibault, président de Bernard Julhiet Group. « En France, les contraintes légales nous ont conduits à développer des outils de reclassement, d’outplacement, d’évaluation ou de développement des compétences qui peuvent intéresser les grandes entreprises américaines. » Mais attention, prévient-il, le succès à l’export dépend de la traduction des savoir-faire dans la culture du pays d’accueil. « D’autant plus que les prestations en conseil RH sont très différentes aux États-Unis. Il s’agit plus de coaching, de travail sur le CV ou de conseil en leadership », indique Xavier Lacoste, directeur général d’Altedia. Selon lui, les cabinets français ont des atouts sur la mobilité interne. D’autant plus que la majorité des entreprises américaines ont complètement externalisé leurs services de ressources humaines.

Après la Cegos ou Bossard, dont les incursions outre-Atlantique n’ont pas été couronnées de succès, BPI s’est d’ailleurs lancé à la conquête de l’Ouest. « Si les démocrates gagnent l’élection présidentielle, le marché de l’accompagnement des restructurations pourrait émerger aux États-Unis », espère Claude Paoli. Un vrai pari, tant les différences culturelles sont importantes sur ce point. Fort d’une certaine expérience en Europe, BPI rêve maintenant de l’Amérique.

Auteur

  • E. B.