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Des réseaux virtuels très tendance

Dossier | publié le : 01.01.2008 | S. G.

Chasser un candidat, trouver un emploi, échanger des pratiques… les réseaux virtuels assurent une excellente visibilité. Plus persos, ils occupent une place à part dans la boîte à outils de la gestion de carrière et du recrutement.

Un raz de marée : en quatre ans à peine, les sites communautaires ont révolutionné le monde virtuel. Ces nouvelles places de village réunissent plusieurs dizaines de millions d’habitants (MySpace revendique 100 millions de membres à travers le monde et Facebook, 50 millions) qui viennent là quasi quotidiennement pour chatter, raconter leur vie, échanger de la musique ou des vidéos… « Ce sont avant tout des réseaux à vocation personnelle, où l’on parle de ses passions, échange ses recettes de cuisine, retrouve ses copains d’école », explique Hervé Bommelaer, consultant en outplacement chez Leroy Dirigeants (groupe BPI) et auteur de Trouver le bon job grâce au réseau (Eyrolles, 2005).

De fait, les adolescents et les étudiants y sont infiniment plus nombreux que les cadres. Ces derniers privilégient les réseaux à vocation « business » : l’américain LinkedIn (9 millions de membres à travers le monde), le français Viadeo (2 millions de membres : la moitié en Europe, l’autre moitié en Asie), l’allemand Xing (1,5 million de membres, essentiellement en Europe), le petit dernier 6nergies (20 000 membres en France, très orientés high-tech)… Ces outils sont devenus indispensables à Fadhila Brahimi : « J’ai toujours travaillé en réseau, explique cette consultante en gestion du capital humain. Y compris quand les réseaux virtuels n’existaient pas encore. Depuis que je les ai découverts, en 2002, j’en suis devenue inconditionnelle. » Il suffit, pour s’en convaincre, de consulter son « profil » et son réseau de 285 « contacts directs » (pouvant la mettre en relation avec 534 500 membres) sur Viadeo, ses 106 contacts directs sur Xing, etc. « Je me rends au moins une fois par jour sur les quatre grands réseaux, explique cette passionnée, qui anime, en parallèle, un blog. C’est devenu un outil quotidien : j’utilise les réseaux comme carnet d’adresses et comme messagerie. » Mais un carnet d’adresses amélioré, grâce auquel elle peut consulter le profil complet de ses interlocuteurs et ajouter (grâce au système des « tags ») ses propres commentaires.

Ne jamais perdre de vue son objectif. Directeur financier, Antoine Mieg a découvert Viadeo il y a deux ans, lors d’un outplacement : « Je n’y connaissais rien et, pour être honnête, je n’en voyais pas l’utilité », avoue-t-il. Depuis, il a radicalement changé d’avis : « Quand on est à la recherche d’un emploi, être présent et actif sur un ou plusieurs réseaux donne une visibilité incomparable. » À condition de jouer le jeu : « Se présenter de façon synthétique, en ne perdant jamais de vue son objectif. Et trouver les mots-clés stratégiques qui conduiront les chasseurs de têtes ou les recruteurs vers votre page. » Ces mots-clés peuvent être purement professionnels (DAF, secrétaire général, transport, assurance, distribution…, dans le cas d’Antoine Mieg) ou plus personnels (Suisse, théologie…). « Dévoiler ses centres d’intérêt est considéré comme risqué. Je trouve, au contraire, que c’est un bon moyen d’entrer en relation avec des personnes qu’on n’aurait jamais contactées sans cette passion commune. » Yves Piriou ne dira pas le contraire : secrétaire général du groupe de tourisme Maisons de Biarritz, il accorde, dans sa fiche de présentation sur Viadeo, autant d’importance à sa formation (HEC) et à ses expériences professionnelles qu’à sa passion pour le jazz. « J’adore le jazz, bien entendu. Mais c’est aussi une ruse pour nouer une relation personnelle avec des décideurs. Car j’ai remarqué qu’ils sont particulièrement nombreux à en être amateurs. »

Cette liberté dans le mode de présentation est, selon Hervé Bommelaer, le principal intérêt des réseaux : « En rédigeant vous-même votre profil, vous maîtrisez votre image et votre visibilité sur Internet, explique-t-il. Car la plupart de vos interlocuteurs – clients, fournisseurs et, bien entendu, recruteurs – ont le réflexe Google : avant de vous rencontrer, ils ont sans doute mené une recherche pour savoir à qui ils avaient affaire. » Grâce au réseau, ils tombent alors sur des informations que vous maîtrisez totalement.

S’ils apparaissent rarement en tant que tels – par souci de confidentialité ou pour éviter d’être submergés de candidatures –, les chasseurs de têtes sont très actifs sur les réseaux. Chacune de leur recherche débute par une requête sur Viadeo et autres LinkedIn. « En choisissant de bons mots-clés, j’ai réussi à recruter des consultants et des informaticiens, se souvient Yves Piriou. Des profils si pointus que j’ai eu plus de succès dans mes recherches que le chasseur de têtes que j’avais mandaté ! » Les cabinets de recrutement et, plus encore, les sites Internet d’offres d’emploi se font tailler des croupières par les réseaux virtuels. Plus de la moitié des cadres vraiment dynamiques sur les réseaux recherchent plus ou moins activement un emploi. « 90 % des cadres que j’ai suivis dans le contexte d’un outplacement sont inscrits sur au moins un réseau, confirme Hervé Bommelaer. C’est un excellent moyen d’identifier des profils potentiellement intéressants. Ensuite, la procédure de recrutement redevient très classique. »

Être honnête et transparent. Être présent sur un réseau est donc un très bon moyen d’attirer l’attention des recruteurs. Encore faut-il mettre régulièrement son profil à jour. Être honnête et transparent (le titre de directeur commercial est, certes, plus sexy que celui de chef des ventes, mais n’oubliez pas que votre profil est exposé aux yeux du monde entier… y compris ceux de vos ex-collègues). Répondre poliment aux demandes. Et ne jamais hésiter à demander clairement ce que vous souhaitez. « Les Anglo-Saxons n’ont pas les mêmes pudeurs que les Latins, estime Fadhila Brahimi. Ils vont droit au but et ne se sentent pas placés en position d’infériorité quand ils vous demandent un service. » « Tout simplement parce qu’ils connaissent la règle implicite du réseau : aider quelqu’un, c’est avoir, à plus ou moins long terme, la probabilité d’être aidé », ajoute Hervé Bommelaer.

Autrement dit, n’hésitez pas à contacter vos relations virtuelles pour leur poser une question précise (sur leur métier, leur entreprise) ou pour leur demander de vous mettre en relation avec l’un de leurs amis.

Dans tous les cas, respectez le code de politesse de la « Netiquette » et rédigez une demande personnalisée montrant que vous avez bien lu le profil de votre interlocuteur. « Il n’y a rien de plus exaspérant que des demandes impersonnelles qui ressemblent à un mailing, explique Fadhila Brahimi. Face à ce type de requête, je ne fais aucun effort. Et je ne prends pas le risque de recommander ces interlocuteurs à mes contacts. » Sur les réseaux comme dans la vie réelle, la réputation est primordiale.

LINKEDIN

Réseau d’origine américaine, LinkedIn est très orienté business, avec une forte proportion de travailleurs indépendants qui manquent parfois de finesse pour proposer leurs services… Cela reste toutefois le meilleur réseau pour les cadres ayant (ou désirant avoir) une carrière internationale.

FACEBOOK

Sur Facebook, on a plein d’amis : on peut les « poker » (leur faire coucou), leur offrir des cadeaux virtuels ou, bien entendu, leur envoyer des messages. Plus ludique que business, le réseau dont Microsoft a acquis 1,6 % du capital (ce qui le valorise à la hauteur vertigineuse de 10,4 milliards d’euros) a toutefois pris un sérieux risque en décidant de commercialiser les informations recueillies sur ses membres.

VIADEO

Ce réseau hexagonal qui regroupe 2 millions de membres en Europe et en Asie s’enrichit chaque mois de nouvelles fonctionnalités, comme les hubs, groupes de discussion qui phosphorent sur un même sujet. Convivial et efficace, c’est le chouchou des Français.

Auteur

  • S. G.