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Alarme sociale pour les ferries

Actu | Veille | publié le : 01.01.2008 | Stéphane Béchaux

Brittany Ferries a signé un accord de prévention des conflits. Un texte antiblocage qui flirte avec le droit.

Un « accord novateur » sur le dialogue social. Le DRH de Brittany Ferries, Raphaël Doutrebente, n’est pas peu fier du texte qu’il a signé, fin octobre, avec la CGT et la CFDT des officiers. Normal. Cet accord devrait le prémunir contre les blocages intempestifs de navires. « Dans un monde maritime où les relations sociales peuvent être tendues, il fallait normaliser les rapports à bord », explique-t-il. D’où cette idée d’instaurer dans la compagnie, forte de 2 500 salariés en pleine saison, un « code de bonne conduite et avis de tempête sociale ». Les syndicats signataires s’y obligent à n’utiliser la grève qu’en ultime recours, après rencontre avec la direction. Avant tout déclenchement d’un mouvement, ils acceptent aussi d’en passer par un vote du personnel. De quoi légitimer, ou non, la grève, mais pas l’interdire.

L’accord prévoit également deux pilules antiblocage. « La direction ne négocie pas avec un navire arrêté », est-il écrit. Mais surtout, « lorsqu’un navire ou un site […] fait grève pour un motif licite, il est convenu qu’est considérée comme étant en grève pour l’établissement des paies la totalité du personnel à bord du navire ». Voilà donc inventé le… gréviste malgré lui ! Ce qui fait hurler une partie de la CFDT, fâchée contre le texte. Le DRH, lui, est dans ses petits souliers. « Si, individuellement, quelqu’un veut travailler, il sera payé. Je ne peux pas faire moins que le Code du travail », admet-il.

Auteur

  • Stéphane Béchaux